Basket: "J'ai eu une vision", les confidences de Strazel sur le déclic des Bleus aux JO 2024

Matthew Strazel, après la parenthèse enchantée lors des JO de Paris 2024, c’est le retour à la normale avec le championnat?
C’est ça. On est un peu dans la continuité avec le media day chaque année. Personnellement, ce sont des moments que j’aime bien. J’aime bien discuter avec les autres joueurs, voir comment se passent les pré-saisons. Si tout le monde va bien. On a hâte de se retrouver, de faire vibrer le championnat français.
Après votre campagne aux JO, votre action à 4 points, vous recevez des félicitations tous les jours?
Oui, j’entends félicitations tous les jours. Félicitations pour le tir. C’est un sentiment assez incroyable. Je suis super content d’avoir pu contribuer à ça, au bon déroulement de cette campagne. J’espère que ce n’est que le début en bleu et que la suite sera tout aussi belle.
Devenir incontournable en équipe de France fait partie de vos objectifs?
Oui, j’aimerais bien m’installer dans la durée. Évidemment que ce n’est pas un objectif que pour moi mais pour beaucoup de jeunes aussi. J’y ai goûté et je sais ce que ça fait. Oui, j’ai envie de m’installer dans la durée. La consistance, la régularité dans les performances en championnat... J’ai pas envie de brûler les étapes, mais j’ai envie de continuer à représenter mon pays pendant les fenêtres internationales et les étés.
Une page se tourne en équipe de France avec la retraite officielle de Batum et le départ de Collet…
Oui, il y a une nouvelle histoire. C’est un peu une page qui se tourne, le coach qui va changer, des joueurs qui arrêtent, d’autres en suspens. Ca peut rebattre toutes les cartes. Peut-être que le nouveau coach aimera un style de jeu qui n’est pas le mien. Enfin, il y a plein d’éléments qui rentrent en ligne de compte. Je vais me concentrer sur ma saison et essayer d’être le plus efficace possible et aider mon équipe à gagner.
Vers un cinquième titre de champion?
J’ai pas envie de m’arrêter là. J’ai resigné trois ans à Monaco. J’aimerai bien gagner trois titres de plus mais j’ai dit, j’y vais étape par étape. Il y a le championnat mais aussi la Coupe de France, la Leaders Cup, l’Euroleague et les playoffs. Il y a plein de choses à gagner.
En Euroleague, vous espèrez plus de temps de jeu?
J’ai un peu montré que je le méritais mais je vais continuer à le faire pour que ça devienne une évidence pour le coach. Peu importe l’effectif qu’il y aura, je dois me battre pour me faire une place. Je suis très content d’avoir pris la décision de resigner à Monaco. J’ai eu des discussions avec le projet et ce qu’ils veulent pour moi. C’est aussi de me mettre plus en avant sur la scène européenne.
La NBA, vous y pensez?
Pas tellement. J’ai envie de montrer que je suis un joueur d’expérience malgré mon jeune âge. La NBA, c’était un rêve plus jeune mais plus ça avance, plus je me dis que ce qui me fait rêver, c’est d’arriver à trouver une place dans un effectif d’Euroleague comme à Monaco qui a un effectif avec de grandes ambitions chaque année. Me faire une place et devenir un des meilleurs joueurs d’Euroleague, que ça soit à court et moyen terme. Si après trois année d’Euroleague à dominer le championnat, il y a une porte NBA qui s’ouvre, j’y réfléchirais deux fois, mais pour l’instant ce n’est pas un objectif.
L’Euroleague a vu beaucoup de joueurs NBA revenir comme Evan Fournier...
Il y en a de plus en plus qui font leur retour. Même à Monaco avec de nouveaux joueurs super intéressants. Il y a des rencontres alléchantes. Jouer contre Evan, Nando (De Colo), avec qui j’ai partagé des moments clés cet été. Se retrouver dans la même ligue et se battre avec nos équipes, c’est quelque chose qui m’excite. Je suis pressé de connaître tout ça.
Sur les Jeux olympiques, vous vous êtes dit après la phase de poules que ça allait passer contre le Canada?
Oui honnêtement. J’avais envoyé un message dans le groupe des joueurs la veille du match contre le Canada et j’ai dit "Les gars, j’ai eu une vision. On va le faire, vous allez voir." Il s’est trouvé qu’on a réussi à la faire. On s’est tous rassemblés. On était à l’INSEP. On a fait une réunion pour se mettre sur la même page pour comprendre que l’on n’était pas au niveau espéré. On avait tous ce sentiment que l’on pouvait faire mieux collectivement et individuellement. Après une longue discussion, on a réussi à tous se mettre sur la même page. Il y a aussi eu des choix sportifs qui ont aidé et au final, ça s’est fait comme ça. On était deux équipes complètement différentes. Que ce soit en poule et en phase finale. Je pense que la deuxième équipe a beaucoup plu aux français et elle nous a permis d’aller décrocher cette médaille.
Qu’est ce qui a provoqué cette vision?
Tout le monde était prêt à se mettre au service du collectif. Il y a toujours eu une concurrence super saine même quand on a démarré à 19 le stage. Il y avait des joueurs qui avaient vraiment envie de représenter la France. Il y a eu des matchs de poule un peu compliqués mais on s’en sort. Je mets mon tir contre le Japon. Il y a eu plein de trucs comme ça. Je me suis dit "Non, ça ne peut pas s’arrêter là." J’avais ce sentiment que le déclic arrivait. Vincent Collet y croyait dur comme fer. Depuis la préparation, les défaites s'enchaînent mais il a continué d’y croire, de partager les bonnes ondes. Quand on est passé de Lille à Paris, nous sommes aussi allés au Club France. On a vu la ferveur des JO. L’ambiance était super à Lille. A Paris, on a réalisé ce qui se passait, que c’était qu’une fois dans une vie, les Jeux à la maison. La chance, il ne faut pas la rater. C’est ce qu’on a essayé de faire. On a failli (sourire), mais on ne l’a pas raté donc je suis content de ça.