Villeurbanne attend « son » Parker

La superstar du basket français s'est engagée pour les trois prochains mois avec l'ASVEL, dont il est l'un des actionnaires, en raison du lock-out qui paralyse actuellement la NBA. Une arrivée qui va bouleverser la vie du club et de la commune rhodaniens. Reportage.

Salle vide, mornes soirées, résultats en berne. Du côté de Villeurbanne, ces tristes souvenirs de l’Astroballe semblent bien loin. Avec l’arrivée de Tony Parker pour les trois prochains mois, l’ASVEL entre dans une nouvelle dimension. « On va parler de nous dans le monde entier, s’enthousiasme le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret. Sa présence va donner à notre ville une résonnance très particulière ». Comment donner tort à l’édile ? De toute l’histoire de la Pro A, jamais un joueur triple champion NBA n’avait foulé les parquets hexagonaux. « Aujourd’hui, c’est un jour historique pour l’ASVEL, glisse Gilles Moretton, le président de l’ASVEL. Voir Tony porter ce maillot vert, c’est comme un rêve ».

L’ancien tennisman n’en croit pas ses yeux. Grâce au lock-out, celui qui envisageait d’achever sa carrière entre Rhône et Saône est officiellement un joueur de l’effectif. Certes, pour trois petits mois, avec un salaire mensuel dérisoire d’environ 1 500 euros. Une aubaine pour Gilles Moretton : « Tony connaît nos contraintes car il est aussi directeur général des opérations basket. Il connaît notre budget et il sait pertinemment qu’il n’était pas capable de recruter le joueur Tony Parker. Cela prouve une grande générosité et une grande noblesse de sa part ».

« On va jouer dans des salles pleines partout »

Dans un peu plus d’une semaine, Tony Parker va donc retrouver la Pro A. Dès le 14 octobre, il foulera le parquet de l’Astroballe pour des retrouvailles avec son premier club, Paris-Levallois. Ce sera sous les ordres de Pierre Vincent, coach avec lequel il s’est fait remarquer il y a plus de onze ans avec l’équipe de France juniors sacrée championne d’Europe. « C’est amusant de retrouver Tony… Avec lui, je vais avoir la chance de coacher une star NBA », s’amuse le coach de l’ASVEL.

Mais Pierre Vincent attend beaucoup de sa nouvelle recrue. « Tony doit nous amener toute son expérience du jeu. Il faut qu’il aide ses coéquipiers à se développer ». Un développement que les fans espèrent tout autre : « C’est une chance pour nous d’avoir Tony, clame André Vial, le président d’une association de supporters. Ça va booster l’ASVEL. Puis tous les amateurs de basket ne vont pas snober cette chance de voir l’un des meilleurs joueurs du monde sur nos terrains. A mon avis, on va jouer dans des salles pleines partout ». Qu’elles semblent loin, les tristes soirées…