Les Bleus sur courant alternatif

Tony Parker - -
Que retenir d’une rencontre entre deux équipes qui se retrouveront en clôture du premier tour de l’Euro, le 5 septembre, et qui n’ont donc forcément pas joué cartes sur table ce dimanche ? Un constat pragmatique, d’abord. Au lendemain de son succès sur la Croatie, la France a battu la Serbie (80-77), grand nom du basket européen. Elle sort victorieuse du tournoi de Londres, une ville qu’elle espère retrouver l’an prochain aux JO, avec cinq victoires en autant de matches. Une certitude, aussi. La fessée reçue en Espagne le 9 août (défaite 77-53) n’est plus qu’un mauvais souvenir pour les Bleus. Et les joueurs de Vincent Collet se posent clairement parmi les favoris de l’Euro, malgré la cascade de forfaits de la semaine (Ronny Turiaf et Antoine Diot). « On a bien progressé depuis la large défaite en Espagne, confirme Collet. On a beaucoup élevé le niveau défensif. Parallèlement, en attaque, on a fait des choses nouvelles chaque jour. On progresse et c’est de bon augure. Mais il faut se garder de tout triomphalisme, ce serait une erreur stupide. Il faut continuer à travailler et rajouter encore des petites choses dans notre jeu. »
Pour le reste, on s’attardera surtout sur le début de match tricolore face à un vice-champion d’Europe longtemps pas à bloc. Etincelants durant trois quarts-temps derrière un Tony Parker qui offrait un véritable récital (24 points, 6 rebonds et 3 passes décisives au final pour le meilleur marqueur du tournoi, motivé comme jamais par la perspective de la quête de la qualification olympique), les Bleus menaient de… 19 points avant la dernière reprise ! Alternant jeu intérieur et jeu extérieur, poussés par une défense par moments effrayante tant elle imprime de pression (la maladresse serbe des trois premiers quarts-temps y trouve une partie de son origine), les joueurs tricolores récitaient une belle leçon de basket. Vincent Collet faisait alors le choix de donner de grosses minutes de jeu à ses remplaçants pour leur donner du rythme avant l’Euro et « préserver un peu nos joueurs majeurs ».
L’adresse extérieure reste en chantier
Résultat ? Un grand classique avec une furia serbe qui passait un improbable 23-2 aux Bleus pour prendre la tête (71-72). Un incendie éteint par le retour des patrons. A la baguette, Parker scellait la victoire française avec une interception dans les dernières secondes qui permettait d’envoyer Nicolas Batum, devenu le principal lieutenant offensif de « TP », vers le dunk de la délivrance. Le bilan du voyage à Londres ? Des progrès évidents en attaque, avec une circulation de balle plus fluide et des systèmes mieux en place. Une intensité défensive qui monte en grade avec l’impact de Joakim Noah. Seule l’adresse extérieure reste en chantier (14 sur 47 sur l’ensemble du tournoi). Un secteur que les Bleus pourront encore travailler, comme les autres, face à la Bosnie, vendredi à Gravelines, puis contre la Belgique, le lendemain à Liévin. Il sera alors temps de s’envoler vers la Lituanie. Des rêves olympiques plein la tête.
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Diot forfait pour l’Euro|||
Le meneur de jeu de l’équipe de France, Antoine Diot , a déclaré forfait pour l’Euro en Lituanie (31 août-18 septembre). Le Manceau souffre de douleurs lombaires récurrentes. Un nouveau coup dur pour le sélectionneur français, Vincent Collet, qui a dû enregistrer le forfait de Ronny Turiaf cette semaine en raison d’une fracture de la main. « C’est encore un coup dur pour nous, juge le coach des Bleus. Les forfaits ne sont jamais des bonnes nouvelles. Celui de Ronny en particulier car il aurait formé une paire de pivots unique en Europe sur le plan défensif avec Joakim Noah. C’est forcément quelque chose qui m’inquiète car ça diminue notre potentiel. Mais les remplaçants se comportent bien et on va essayer de les bonifier encore. Antoine Diot avait fait un très bon Euro il y a deux ans mais entre Albicy, Batum et De Colo, on a des solutions de rechange au poste d'arrière. Il ne faut pas se plaindre mais avancer avec le groupe qu’on a, qui est déjà compétitif. Il faut qu’on se bonifie encore, qu’on ne s’endorme pas sur nos lauriers. On va réfléchir pour remplacer Antoine rapidement avant d’attaquer le stage dans le Nord mercredi. Le groupe vit bien et avance donc on a vraiment envie de faire le bon choix. Mais tout cela ne modifie pas l’objectif de l’Euro, qui reste d’être au moins dans les cinq premiers pour pouvoir se qualifier pour les Jeux olympiques. » Diot pourrait être remplacé par le Choletais Fabien Causeur, qui avait quitté le groupe fin juillet en raison d’une inflammation à un pied.