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12 choses à savoir sur Anthony Davis, la nouvelle star de la NBA

Anthony Davis

Anthony Davis - AFP

Numéro un de la draft NBA en 2012, Anthony Davis est déjà l’un des meilleurs joueurs de la ligue américaine à 21 ans à peine. RMC Sport vous propose de mieux découvrir l’intérieur des New Orleans Pelicans.

21 ans et déjà si dominant

Les classements des différentes catégories statistiques individuelles de cette saison NBA ne laissent aucune place au doute : à 21 ans, Anthony Davis est déjà l’un des meilleurs joueurs de la ligue. A son poste, comme de façon plus globale. L’intérieur des New Orleans Pelicans se classe dans le top 10 des moyennes de points (3e), rebonds (9e), contres (1er) et pourcentage de réussite aux tirs (7e). Neuvième de la ligue en nombre total d’interceptions (48), Davis trône surtout en tête de l’outil statistique déterminant l’apport et l’efficacité d’un joueur, le Player Efficiency Rating, avec un « PER » de 32,5 qui en ferait la meilleure saison de l’histoire sur ce plan. Le tout en étant « seulement » 16e sur le plan des minutes jouées. « Il ne vous fait pas mal dans un secteur particulier, analyse Ryan Hollins, le pivot des Sacramento Kings. Il vous fait mal partout. »

Une étoile qui grimpe, une ambition au diapason

Dans sa troisième saison NBA, Davis arbore peu à peu un profil de superstar. Avant le début de saison, un sondage auprès des managers généraux de la ligue le plaçait deuxième (à égalité avec Kevin Durant et derrière LeBron James) des joueurs qu’ils choisiraient en premiers pour bâtir une franchise aujourd’hui. Un blog de basket populaire, The Friendly Bounce, a lancé la « Anthony Davis Alert » pour être tenu au courant de ses exploits. Autre indice d’un profil à la hausse : les Pelicans ont aligné sa sécurité sur celle des stars de la NBA. L’étoile grimpe. Et elle en veut plus. « J’ai envie d’être dans la conversation au sujet du meilleur joueur de l’histoire, affirme-t-il dans Sports Illustrated. Je n’en suis proche en aucune façon aujourd’hui. Mais c’est l’objectif que je veux atteindre. »

Déjà une saison de MVP ?

Avec 24,6 points, 10,2 rebonds et 3 contres de moyenne par match, Anthony Davis réalise l’une des plus belles saisons de l’histoire pour un joueur de 21 ans. Au point de pouvoir prétendre au titre de MVP (meilleur joueur) ? Si les résultats de ses Pelicans dans une conférence Ouest très accrochée devraient le desservir, beaucoup en font déjà un sérieux prétendant à la plus grande distinction individuelle. « C’est un joueur merveilleux, il est candidat au titre de MVP », confirme Gregg Popovich, l’entraîneur des San Antonio Spurs. « C’est un monstre, lance Joakim Noah, meilleur défenseur de la NBA la saison dernière, dans une interview à ESPN. Il n’y a pas beaucoup de choses qu’il ne sait pas faire sur un terrain. Il influe sur le jeu de plein de manières. C’est un talent fou. »

Un étudiant (appliqué) de son propre jeu

Pas du genre à se reposer sur son talent, Anthony Davis n’hésite pas à s’infuser de longues séances vidéo à son domicile de Metairie (Louisiane) pour visionner ses propres matches et mettre le doigt sur ses défauts. Quitte à rembobiner plusieurs fois la même séquence si nécessaire. Une activité parfois partagée avec des amis de passage. « Ils commentent tous ses dunks, explique Russ Smith, rookie et coéquipier de Davis aux Pelicans. Lui est à la recherche de ses erreurs. » Logique, donc, de découvrir que le garçon arrive toujours avant ses coéquipiers à l’entraînement. Ou d’apprendre qu’il est revenu au gymnase… 48 heures après sa médaille d’or mondiale avec Team USA cet été. 

Un profil comme « une invention de Dieu »

Début décembre, Anthony Davis a eu droit à l’honneur de la couverture du magazine Sports Illustrated. Dans un long article, le journaliste Lee Jenkins revient sur l’ascension sportive de l’intérieur des Pelicans. Avec des mots laudateurs qui résument le statut pris peu à peu par l’intéressé : « Davis est l’invention d’un Dieu qui avait déjà fabriqué Kevin Durant et a décidé d’être encore plus créatif. » Une sentence dithyrambique expliquée par son profil athlétique unique : un corps de géant avec les parfaits attributs de l’intérieur moderne (listé à 2,08m pour 100 kg, même s’il annonce être aujourd’hui à 111 grâce au travail de musculation, avec une envergure de bras parfaite pour contrer de… 2,31m !) mixé aux mouvements et à la maîtrise d’un arrière, jusqu’au dribble entre les jambes, héritage de sa jeunesse. Ses coéquipiers se plaisent à le comparer à un jouet élastique. « Vous pouvez lui envoyer la balle n’importe où, confirme le meneur Jrue Holiday. Il la rattrapera. » Une arme déjà fatale et qui devrait encore faire des dégâts pour de très nombreuses années.

Un monosourcil marque déposée

C’est souvent la première chose que les profanes remarquent en observant le garçon en photo. Le monosourcil (« unibrow » dans la langue de Shakespeare). Emmanuel Chain des parquets, Anthony Davis a fait de sa pilosité spéciale un atout marketing et commercial. Après avoir signé avec Arn Tellem et le Wasserman Media Group pour le représenter comme ses agents en juin 2012, le numéro 1 de la draft du même mois déposera dans la foulée les droits commerciaux des slogans « Fear The Brow » et « Raise The Brow ». Un monosourcil comme marque déposée, il fallait y penser. Davis l’a fait.

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- © AFP

Tim Duncan, ce modèle

Intelligence de jeu, maîtrise des fondamentaux, humilité, travail, capacité à changer la donne d’un match à lui tout seul, les parallèles entre Anthony Davis et l’illustre Tim Duncan – pour beaucoup le meilleur ailier-fort de l’histoire de la NBA – se multiplient. Anciens de la maison Spurs, Dell Demps et Monty Williams, manager général et coach des Pelicans, avouent même s’inspirer de la façon dont San Antonio a géré la carrière du numéro 1 de la draft 1997 pour façonner celle du numéro 1 de la draft 2012. Jusqu’en dans la manière de construire l’effectif autour de lui. Une comparaison qui se retrouve dans une anecdote qui en dit long. Conscient de sa chance d’évoluer en NBA, Davis interrompt parfois les temps-morts des matches des Pelicans pour lancer à voix haute : « Vous vous rendez-vous compte que c’est ce que j’ai voulu faire toute ma vie et que je suis vraiment en train de le faire ? » Monty Williams se souvient alors toujours de ce que lui chuchotait son jeune coéquipier Tim Duncan sur le banc des Spurs à la fin des années 90 : « Mec, on est payé pour faire ça… »

Un an à l’université, un titre en poche

Recruté par le façonneur de futures stars NBA, John Calipari, pour évoluer à l’université de Kentucky, Anthony Davis ne passera qu’une année sur le campus de Lexington avant de céder aux sirènes de la lucrative NBA. Une saison durant laquelle l’intérieur va se mettre en quatre pour apprendre auprès du staff et mener les Wildcats au titre national (il sera élu meilleur joueur du Final Four) malgré une production relativement modeste (14,2 points par match). Suffisant pour émerveiller Calipari : « Parfois, il réalisait des choses qui me faisaient m’asseoir sur mon banc. »

De l’or en pagaille sur la scène internationale

Sélectionné par le staff de Team USA pour les JO de Londres en 2012, à 19 ans, Anthony Davis s’acquittera sans rechigner de son rôle de joueur de bout de banc (3,7 points et 2,7 rebonds par match pour 7,6 minutes de moyenne). Deux ans plus tard, l’intérieur est un des hommes de base du succès américain lors de la Coupe du monde en Espagne, où il domine les débats dans les raquettes : troisième marqueur (12,3) et deuxième rebondeur (6,6) d’une équipe américaine titrée sans trembler. Déjà récompensé de plusieurs titres de « joueur de l’année » lors de sa seule saison universitaire, Davis a également rajouté à sa collection quelques gratifications individuelles en NBA : deuxième du vote du rookie (débutant) de l’année en 2012-2013 derrière Damian Lillard, l’intérieur des Pelicans a pris part au All-Star Game la saison dernière. Un exercice 2013-2014 qu’il a terminé meilleur contreur de la ligue (2,82 par match) et troisième à l’élection du « joueur ayant le plus progressé ».

Un papa toujours attentif

Elevé dans le ghetto du South Side de Chicago, Anthony Davis a vu son père, Anthony Davis Sr, un charpentier, lui construire un terrain de basket dans le jardin de la maison familiale pour lui éviter de devoir aller jouer sur les playgrounds et de traîner dans les rues. Des années plus tard, le paternel continue d’envoyer des textos d’encouragement à Anthony avant chaque match NBA : « Eclate-toi. Et implique toujours ton équipe. » Des mots de leader humble qui collent bien avec l’attitude du papa quand on compare son fiston au légendaire Hakeem Olajuwon. Anthony Sr se contente de froncer les sourcils ou de lever les yeux au ciel…

Un parcours loin des standards de superstar

Produit du système scolaire US, où le sport prend une place importante, les stars de la NBA sont souvent sous le feu des projecteurs depuis l’enfance. Anthony Davis, lui, a effectué ses années de lycée à la Wolves of Perspectives High School, une école qui disputait le championnat le moins relevé de cette catégorie d’âge à Chicago et où les entraînements de déroulaient dans une église puis dans une cafétéria. Pas de quoi le faire repérer par les recruteurs des plus grandes universités malgré une croissance qui l’a vu passer de 1,87m à 2,08m en deux ans. A l’issue de sa troisième année à Perspectives, une seule fac lui offre une bourse : Cleveland State. Son premier match avec l’équipe de MeanStreets sur le circuit AAU, au printemps 2010, va tout faire basculer. Un scout enregistre une vidéo du prodige qu’il transmet à plusieurs coaches universitaires. Ces derniers tombent sous le charme et sa carrière est lancée. A Perspectives, Anthony apprendra à devenir un leader (il surveille notamment les notes de ses coéquipiers, qu’il enguirlande en cas d’absence à l’entraînement). Et complétera son bagage technique en endossant le rôle de meneur-arrière pour compenser les manques à ces postes. Il aura surtout appris à perdre dans une équipe au niveau global pas terrible : « C’était dur à vivre mais je savais que ça ferait de moi un meilleur leader. »

Une star qui reste un jeune de son âge

Déjà star de la NBA à 21 ans, Anthony Davis reste-t-il tout de même un garçon de son âge ? A écouter les témoignages, oui. Avec Russ Smith, son coéquipier aux Pelicans, l’intérieur s’amuse souvent à dessiner… des personnages de cartoons. Dans le vestiaire de New Orleans, Anthony est le grand spécialiste des tours de magie et s’amuse à donner des surnoms aux plats d’avant-match. A la maison, il aime profiter de sa table de billard et reste curieux du monde qui l’entoure. La saison dernière, invité en cuisine par le manager alors qu’il dînait dans un restaurant de New Orleans, Anthony a décidé… d’aider le staff à remplir des tartes ! Tout l’inverse de l’effet grosse tête.

Alexandre HERBINET