Diaw retrouve son standing

Boris Diaw - -
L’un est tellement dans la lumière, star parmi les stars, que l’autre passerait presque inaperçu. Les Spurs bénissent Tony Parker, cinquième meilleur joueur de la saison, 18,8 points et 7 passes de moyenne depuis le début des play-offs. Mais dans le Texas, un « Frenchie » peut en cacher un autre. Quand « TP » brille, Boris Diaw -avec ses 11,5 points, 8 rebonds et 4,5 passes par match depuis trois semaines- joue l’artisan discret aux mains d’or. Pour le deuxième affrontement avec les Los Angeles Clippers jeudi soir en demi-finales de la Conférence Ouest, « Bobo » a été impeccable avec 16 points à 100% de réussite.
Un petit mois aura suffi à l’ancien Palois, président du club de Bordeaux (6e de Pro B), pour se fondre dans le collectif de Gregg Popovich et oublier le bagne des Charlotte Bobcats. « Il avait prévu son transfert, il s’était remis en forme physique, explique Jacques Monclar, membre de la Dream Team RMC Sport. Dans l’académie de jeu des Spurs, pour lui, c’est un bonheur. Il sait tout faire. Il défend très dur. Il sait passer. C’est une réussite totale et il peut être essentiel pour la suite. » Il le sera, selon ses coéquipiers de l’équipe de France.
De Vincenzi : « Il pense plus aux autres qu’à lui-même »
« ‘‘TP’’ fait une saison extraordinaire et Boris est en train de se relancer, savoure Nicolas Batum. On connait tous son talent. A Charlotte, il ne pouvait pas l’exprimer. A San Antonio, c’est du pain béni. » « C’est un joueur intelligent, malin, très altruiste », apprécie de son côté Charles Kahudi, bloc de béton façonné au Mans. Chez les Bleus, « Babac » a toujours fait l’unanimité. Par sa disponibilité, son sens du jeu, sa polyvalence. « Il pense plus aux autres qu’à lui-même », analyse Jean-Pierre de Vincenzi, directeur général et DTN de la Fédération française.
Des arguments qui relèguent au rayon des plaisanteries un certain embonpoint que le propriétaire de la « Villa Navarre » à Pau a développé au cours des dernières années… Jouer les finales NBA mi-juin, à condition de passer l’obstacle de la finale de Conférence et d’un choc avec le Thunder de Kevin Durant ou les Lakers de Kobe Bryant, serait d’ailleurs la meilleure des préparations olympiques pour Boris Diaw. « Il n’aura pas de le temps de se reposer, de prendre des kilos et il va arriver affûté », sourit l’ancien sélectionneur des Bleus. Comme guidé par le seul appétit d’une médaille à Londres.