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NBA: Curry enfin MVP des finales

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Pour la première fois de sa carrière, Stephen Curry a été élu meilleur joueur des finales NBA après le sacre des Golden State Warrios aux dépens de Boston, jeudi.

La cerise sur le gâteau: Stephen Curry, champion NBA pour la quatrième reprise en six finales avec Golden State, a été, logiquement et pour la première fois, désigné meilleur joueur de la finale, effaçant une anomalie dans sa prodigieuse carrière. Quelle saison pour le meneur All-Star ! Celle d'une résurrection pour ses Warriors, dont la dynastie ravivée semblait pourtant bien enterrée il y a trois ans, celle d'un record qui lui tendait certes les bras, mais encore fallait-il dépasser Ray Allen au premier rang des meilleurs marqueurs à trois points de l'histoire, celle, enfin, d'une consécration individuelle, sur la plus grande scène qui soit.

Beaucoup ont reproché à Curry, lors des cinq finales précédentes, dont trois avec une bague au bout (2015, 2017, 2018), de ne pas avoir su pimenter son jeu, laissant Andre Iguodala, récompensé par sa défense intraitable sur LeBron James, puis Kevin Durant, intouchable les deux fois suivantes, récolter les lauriers. Face à Boston, l'aîné des "Splash Brothers" a été prépondérant quasiment tout du long (31,2 pts de moyenne), avec en point d'orgue une "masterclass" décisive lors du crucial match N.4, durant lequel il a éteint le volcan du TD Garden, pour remettre à l'endroit son équipe qui ne pouvait pas se permettre d'être menée 3-1.

Pour les livres d'histoire, la performance de Curry s'est classée juste derrière celle de LeBron James, puisqu'il est devenu à 34 ans et 88 jours le deuxième joueur le plus âgé à réussir au moins 40 points et 10 rebonds dans un match de finale. "LBJ" avait 35 ans et 284 jours, lorsqu'il fit de même en 2020 avec les Lakers contre Miami. Sa seule fausse note aura été le 0/9 derrière l'arc lors de la joute suivante, une première pour lui en 133 matches de play-offs. Mais qu'importe, pour celui qui est devenu cette saison le meilleur marqueur à trois points de l'histoire de la NBA devant Ray Allen, ce type de mésaventure ne se produit jamais deux fois d'affilée et il a su réagir en champion à Boston jeudi soir (34 pts à 6/11 derrière l'arc).

Pour ce formidable joueur, pourvoyeur de spectacle quand il prend (souvent) feu derrière la ligne à trois points - parfois très loin comme au 3e quart-temps, montrant ensuite le quatrième doigt de sa main droite qui attendait sa bague -, ce trophée de MVP s'ajoute de façon presque inespérée à ceux des saisons régulières 2015 et 2016, cette dernière distinction ayant été obtenue à l'unanimité des votants. Un cas unique. Presque inespérée, car peu auraient parié sur tel un retour au sommet des Warriors après deux années noires. Plombés par le départ de Kevin Durant en 2019, par les nombreuses blessures, dont celles, graves, qui ont foudroyé Klay Thompson, ils sont repartis de loin.

Meilleur marqueur à trois points de l'histoire

Si Steve Kerr - qui décroche sa 9e bague (4 comme entraîneur, 5 comme joueur) - a été l'architecte de cette reconstruction, Curry a été le conducteur de travaux, non sans lui aussi passer par la case infirmerie lorsqu'il se fractura la main gauche fin 2020. Il en est ressorti plus fort. Lors du précédent exercice, il est devenu le scoreur le plus prolifique du club, devant le légendaire Wilt Chamberlain, puis a fini meilleur marqueur de la saison (32 pts de moyenne).

Peu avant Noël, il a dépassé Ray Allen au premier rang des meilleurs marqueurs à trois points de l'histoire. Cet accomplissement a provoqué un relâchement, car il a fini la saison avec une moyenne de 38% à cet exercice, la plus basse de sa carrière. Mais l'enjeu grandissant, pendant les play-offs, il a considérablement élevé son niveau de jeu et guidé les Warriors sur le chemin de leur résurrection, démontrant aussi qu'il n'a jamais été aussi fort physiquement, en dépit des son gabarit de meneur (1,91 m, 84 kg), ne ménageant pas ses efforts en défense.

Enfin, Curry MVP d'une finale, c'est aussi la récompense d'un joueur qui allie l'excellence à une joie quasi enfantine de jouer, avec ce sourire taquin, ces shoots tentés de n'importe quel coin du terrain pendant les matches et même des tribunes avant. Son secret? "J'adore travailler. Que l'on gagne ou que l'on perde, il faut sans cesse affûter ses outils et trouver des moyens de faire progresser son jeu. Et il faut essayer de s'amuser autant que possible".

NC avec AFP