Retour sur terre pour les Bleus

Les partenaires de Tony Parker se sont lourdement inclinés face à l’Espagne (77-53) ce mardi en match amical. Malgré l'apport de Joakim Noah, la défense française a pris l’eau. Inquiétant à trois semaines de l’Euro.

La France espérait ramener quelques certitudes de son périple en Espagne. Mais c’est avec une valise remplie de doutes qu’elle va rentrer à la maison. Sur le parquet d’Almeria, les Bleus ont été surclassés par les champions d’Europe en titre. Menés durant toute la rencontre, les partenaires de Tony Parker (15 points) n’ont pas su élever leur niveau pour inquiéter les géants ibères. Résultat, une lourde défaite (77-53) et pas mal d’interrogations. Le meneur de jeu de San Antonio rêvait sans doute d’une centième sélection plus glorieuse. Mais la bande à Pau Gasol (19 points), une nouvelle fois étincelant, en a décidé autrement.

Pour le premier gros test de leur préparation, les hommes de Vincent Collet ont pu mesurer le fossé qui les sépare des plus grandes nations du continent. A trois semaines de l’Euro en Lituanie (du 31 août au 18 septembre), il reste du travail. Beaucoup de travail. Et l’apport de Joakim Noah (6 points) ne sera pas de trop pour parfaire une équipe qui en est à mi-parcours dans sa préparation. Le pivot des Chicago Bulls s’est montré impliqué même s’il a semblé à court de rythme. Une sortie encourageante pour « Jooks », qui, après s’être parfaitement fondu dans le groupe, a besoin de réglages sur le terrain. 

Monclar : « Un manque d’agressivité »

Mais c’est le cas de la défense dans son ensemble, gros point noir de cette soirée. Face à la Roja, l’arrière garde française est apparue attentiste et fébrile. Sergio Scariolo, le sélectionneur italien de l’Espagne, en a d’ailleurs profité pour faire tourner son effectif sans encombre. « La défense n’était pas en place, confirme Jacques Monclar, le consultant RMC Sport. Au basket, quand on n’est pas en place défensivement, on manque d’agressivité et on est obligé de courir. Si en plus on n’a pas de rythme, on ne met pas de paniers et on prend un écart. Cette équipe de France ne peut pas jouer sans une défense agressive. Il faut tirer les leçons de cette défaite. On ne peut pas se permettre d’évoluer sur un faux-rythme contre une équipe comme l’Espagne. »

Dans la salle andalouse, la victoire en phase de poules lors du Mondial 2010 (72-66) a semblé bien loin. Après avoir facilement étrillé par deux fois une pâle formation du Canada fin juillet, les coéquipiers de Boris Diaw sont revenus sur terre. De manière assez brutale. A eux de se servir de cette claque pour rebondir rapidement. Le tournoi de Londres (cinq matchs en cinq jours) débute dans une semaine. Il faudra vite se rassurer après cette sortie de route estivale.

Alexandre Jaquin