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Violences policières: Diandra Tchatchouang encourage les sportifs à "prendre position"

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Diandra Tchatchouang, ailière de l'équipe de France et de Lattes-Montpellier, a participé mercredi au rassemblement organisé à Montpellier en hommage à Adama Traoré et George Floyd. Sur RMC, elle explique pourquoi il est important selon elle que les sportifs se mobilisent.

"Il ne faut pas avoir peur d'en parler en tant que sportif." Diandra Tchatchouang, 28 ans, ailière de l'équipe de France et de Lattes-Montpellier, encourage les sportifs à prendre la parole pour dénoncer les violences policières et les inégalités raciales. "C'est très important. Avant d'être des sportifs de haut niveau, on est avant tout des citoyens et on n'est pas insensibles aux injustices qui touchent les populations que nous représentons", a-t-elle expliqué ce dimanche dans "RMC, Par ici la sortie".

Elle était présente mercredi à la marche organisée dans les rues de Montpellier en hommage à Adama Traoré, un jeune homme de 24 ans mort en juillet 2016 à la suite d'une interpellation dans le Val-d'Oise, et George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans mort asphyxié par un policier à Minneapolis le 25 mai. Entre 4.000 et 5.000 personnes ont pris part à ce rassemblement.

"C'était important pour moi de prendre position, ce n'est pas la première fois que je le fais. J'essaie de dénoncer les injustices à mon niveau. J'espère qu'on élèvera les consciences si de plus en plus de personnalités prennent position. C'est important de ne pas rester silencieux", a souligné Diandra Tchatchouang, convaincue d'avoir un rôle à jouer dans ce combat contre le racisme.

"C'est tous ensemble qu'on arrivera à changer les mentalités"

"Je n'oublie pas d'où je viens, j'ai grandi à La Courneuve. Je n'ai jamais été victime de violences policières, mais je connais des victimes de ces violences. Ces gens-là n'ont pas souvent la parole. Je me sens d'autant plus concernée parce que je sais que ma voix aura peut-être plus d'écho. Des vies humaines se perdent. C'est tous ensemble qu'on arrivera à changer les mentalités et à régler le problème. Le chantier est malheureusement très grand", a-t-elle ajouté, révélant avoir "été victime de racisme plus jeune lors d'un match en minimes aux championnats de France, dans le Nord".

"Je n'avais même pas 15 ans. On nous avait insultées dans les tribunes, et c'était lié pour la plupart à notre couleur de peau. Dans ma vie de sportive professionnelle, je n'ai jamais été directement visée par des injures racistes, mais on sait que ça existe", a-t-elle raconté. Et de conclure: "Le racisme n'a sa place nulle part."

RR