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Affaire Armstrong : bientôt poursuivi pour parjure ?

Lance Armstrong

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S’il a échappé à la justice pénale il y a quelques mois, Lance Armstrong pourrait s’y retrouver à nouveau confronté prochainement. Le rapport de l’USADA à son encontre met en lumière qu’il a menti sous serment. Un délit aux Etats-Unis.

« Système mafieux », « programme de dopage le plus sophistiqué de l’histoire du sport »… Les pratiques d’un homme, Lance Armstrong, et de son équipe, l’US Postal, ont énormément gagné en clarté en l’espace de deux journées, les 24 août et 10 octobre 2012. Après avoir annoncé qu’elle le privait de ses titres il y a un mois et demi, l’USADA a enfoncé le clou en publiant mercredi un résumé du dossier qu’elle a envoyé à l’UCI. Des éléments à charge, des témoignages accablants. C’est désormais à la Fédération internationale de se positionner. Mais la justice sportive sera-t-elle la seule à condamner Lance Armstrong ? Dans son rapport, l’agence antidopage américaine ouvre le champ à d’autres poursuites. Notamment en établissant que l’ex-boss de l’US Postal a menti sous serment.

C’est court, une vingtaine de lignes pages 146 et 147 dans le dossier rendu public par l’USADA. Mais limpide. Et les certitudes de l’USADA à propos de la déposition de Lance Armstrong devant des juges de Dallas le 30 novembre 2005 pourraient peut-être offrir au Texan un destin à la Marion Jones, condamnée à six mois de prison pour parjure dans le scandale Balco. Pourquoi ? Parce que ce jour-là, dans le cadre d’une procédure d’arbitrage avec la société SCA Promotions, Lance Armstrong a commis une grosse faute selon l’USADA. Cette compagnie d’assurances rechignait alors à assumer un contrat conclu quelques années plus tôt sur le versement de bonus colossaux si le coureur parvenait à remporter le Tour de France plusieurs fois d’affilée. Ce qu’il fit de 1999 à 2005.

SCA Promotions attend de connaître la position de l'UCI

Le bruit causé par le livre LA Confidentiel de Pierre Ballester et David Walsh (2004) avait amené SCA Promotions à refuser de payer les 5 millions de dollars qui étaient dus à Lance Armstrong. Le Texan était donc entendu sous serment. Il niait tout programme de dopage élaboré par le Dr Ferrari, assurait ne plus l’avoir consulté depuis le 1er octobre 2004, démentait avoir eu connaissance des pratiques dopantes de son coéquipier Tyler Hamilton et certifiait qu’il n’avait jamais eu recours au dopage au cours de sa carrière. « C’est faux, c’est mensonger » estime l’USADA près de sept ans après. A l’époque, SCA Promotions et Lance Armstrong avaient fini par conclure un accord.

Le coureur avait obtenu 7,5 millions de dollars, avec 2,5 M$ réglés au titre des intérêts et des frais de justice. Au mois de juin dernier, quand l’USADA a resserré l’étreinte sur Lance Armstrong, le PDG de SCA Promotions, Bob Hamman, avait confié qu’il allait suivre l’enquête avec attention. Il semble désormais détenir une partie des clés des suites de « l’affaire Armstrong ». Contactée par RMC Sport, la compagnie d’assurances indique qu’elle « étudie les informations publiées par l’USADA » et qu’elle « attend, sans faire plus de commentaires pour le moment, que l’UCI se positionne ». Les ennuis de Lance Armstrong pourraient donc, en fonction de la décision de SCA Promotions, basculer vers les tribunaux américains.

LP