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Armstrong, le temps des aveux

Oprah Winfrey et Lance Armstrong

Oprah Winfrey et Lance Armstrong - -

Lance Armstrong a avoué s’être dopé lors de l’entretien avec Oprah Winfrey, enregistré ce lundi. Mais le Texan pourrait également faire tomber quelques têtes. Une manière de montrer qu’il n’était pas seul responsable de ce système.

Des excuses préalables
Avant de répondre aux questions d’Oprah Winfrey, Lance Armstrong s’est rendu lundi auprès des siens, de ses plus proches soutiens, pendant une vingtaine de minutes : les membres de la fondation Livestrong, la fondation qu'il a fondé en 1997. Au programme, des excuses. « Je suis désolé », a confié le Texan, visiblement très ému. Avant d’inciter les membres à poursuivre leur action. Devant lui, une centaine de personnes, dont certaines en larmes. En revanche, aucun aveu n’est sorti à ce moment-là de la bouche de l’homme destitué de ses sept victoires sur le Tour de France. Une manière de préserver son mythe pour quelques heures encore…

Une interview fleuve 
L’immense salon où Armstrong avait posé fièrement devant ses sept maillots jaunes, sur une photo postée sur son compte Twitter, n’aura pas accueilli Oprah Winfrey. C’est au Fours Seasons, un hôtel du centre-ville d’Austin, que l’interview tant attendue a été enregistrée lundi, pendant plus de 2h30. Accompagné par quelques amis, deux avocats (qui n’ont pas assisté à l’interview) et Bill Stapleton, son agent historique, « LA » a répondu aux questions posées par l’intervieweuse la plus célèbre des Etats-Unis. Cette dernière s’est exprimée sur CBS ce mardi matin, indiquant notamment qu’« émotion n’est pas un mot assez fort pour décrire l’intensité ou la difficulté (pour Armstrong, ndlr) de parler de ces choses ».

Winfrey assure également qu’elle a pu poser la majorité des 112 questions prévues et que pour les sceptiques qui douteraient de la franchise des réponses d’Armstrong, ils « allaient voir », s’avouant même « fascinée » par les propos du Texan. « Je dirais qu'il n'a pas fait ses aveux tels que je les attendais. Ça m'a surpris » a-t-elle expliqué, ajoutant qu’elle a été « satisfaite » de ses réponses. En attendant la diffusion de l’interview, qui pourrait finalement être proposée en deux parties car difficile à couper au montage, lors de deux soirées successives, les avocats de Lance Armstrong ne parleront pas. Mais quelques phrases issues de l’interview devraient être données à la presse pour appâter les téléspectateurs. 

Des aveux et des suites
Ce mardi matin, la nouvelle tombe. USA Today, le New York Times et ABC News annoncent que Lance Armstrong est passé aux aveux durant son entretien avec Winfrey. Selon les autres informations sorties pour le moment, le Texan n’aurait fait tomber personne avec lui. Pour le moment. Car le très bien informé New York Times croit savoir qu’Armstrong serait prêt à témoigner contre « plusieurs personnes puissantes dans le sport cycliste qui étaient informées de son dopage et qui l’ont probablement facilité ». Sous-entendu, des dirigeants de l’Union cycliste internationale (UCI), institution qui ne souhaite pas s’exprimer pour le moment. Selon la même source, Armstrong envisagerait également d’aller devant la justice américaine pour témoigner contre les anciens patrons et des investisseurs de l’US Postal (la Poste américaine), au courant des pratiques dopantes de « leur » équipe. Le tout afin de montrer qu’il n’était pas le principal organisateur de tout ce système mafieux et de cette fraude organisée avec les deniers de l'Etat. Mais ces révélations ne devraient pas se faire dans le cadre de l’interview.

Ses anciens coéquipiers épargnés
Dans le grand déballage attendu, Armstrong devrait épargner ses anciens coéquipiers (Landis, Hamilton…), qui ne l’ont pourtant pas épargné dans le rapport à charge de l’Agence américaine antidopage (Usada). Selon CB News, Armstrong s’engagerait également à rembourser une partie des fonds publics qui finançaient l’équipe US Postal, au cœur du « programme de dopage le plus sophistiqué de l’histoire du sport », selon l’Usada. Même après ce grand oral, l’affaire Armstrong est donc encore loin de connaître son épilogue.

A.A.