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Augé : « Les Français sont bien là »

Stéphane Augé

Stéphane Augé - -

Après avoir mis un terme à sa carrière de coureur, Stéphane Augé est devenu, cette saison, directeur sportif chez Cofidis. A la veille du départ de Paris-Nice, il confie ses espoirs et évoque tous les sujets chauds du moment.

Stéphane Augé, quelles sont les ambitions de Cofidis sur ce Paris-Nice ?

On est déjà à quatre victoires. Dumoulin marche fort, Rein Taaramäe également. Paris-Nice est le premier grand rendez-vous international de la saison, donc on espère y briller. On y va avec de vrais objectifs, une victoire d'étape et un podium au classement général pour Rein Taaramäe. On espère aussi de belles performances de David Moncoutié.

Selon vous, le cyclisme français relève-t-il la tête en ce début de saison ?

Le président de la Fédération française de cyclisme (David Lappartient, ndlr) trouve que les Français ne sont pas assez ambitieux. Je pense qu'il ne regarde pas les bons bouquins de vélo, parce que ce n'est pas normal de dire des choses comme ça ! Les Français sont bien là. Thomas Voeckler gagne quand même le Tour du Haut-Var, Cofidis gagne le Tour Méditerranéen, mais, c'est sûr, il ne faut pas s'enflammer. Ce qui nous manque, c'est quelqu’un pour le classement général…

L’affaire Contador a-t-elle été bien gérée ?

Il a pris un gros carton jaune, on va dire ça comme ça. Ce qui est bien c'est que l'UCI n'a pas peur de taper très haut, d'aller voir les premiers du Tour. C'est une bonne chose, c'est la preuve que tout le monde peut se faire prendre. Le mauvais point, c'est que cette affaire traîne, ça fait vendre de la presse, ça remue beaucoup et on ne parle pas du vélo en bien. C'est ça qui me gène.

Le cas Riccardo Ricco doit vous ulcérer…

Ricco, c'est un grand malade, mais ça on le savait. Moi ce n'est pas Ricco qui me gêne, c'est l'équipe qui le recrute. Cette équipe est engagée dans le ProTour, elle a bénéficié des points de Ricardo Ricco. Ce qui est incroyable, c'est qu'on laisse faire des choses comme ça.

Que pensez-vous de la polémique sur les oreillettes ?

Parfois, il se passe des choses en course et je ne peux plus le dire à mes coureurs et ça c'est rageant. On est au volant, on voit des choses, on a envie de leur donner un conseil, les motiver et on ne peut pas. Parfois c'est bon de redonner un coup de peps au coureur, de lui dire : « Attention c'est là que ça va partir ! »

Quel est le rôle d’un directeur sportif aujourd’hui ?

Son rôle doit être beaucoup plus pointu. Nos briefings doivent être vraiment complets, parce que pendant la course on ne peut plus donner d'informations au coureur. Avant le départ, on doit bien faire comprendre au coureur à quels moments se situent les points dangereux pour qu'il est bien ça en tête.

Propos recueillis par Olivier Schwarz