Culottés, ces Bleus !

Dimitri Champion - -
Et si c’était le Tour du renouveau pour le cyclisme français ? Samedi, trois coureurs tricolores ont trusté les cinq premières places de la 7e étape entre Tournus et les Rousses. Si la victoire de Sylvain Chavanel et la 4e place du champion de France Thomas Voeckler ne sont pas vraiment surprenantes, la performance de Mathieu Perget (Caisse d’Epargne, 5e) est beaucoup plus inattendue. A 25 ans, le vainqueur du Tour du Limousin 2009 est sur sa première Grande Boucle. Symbole d’une jeunesse française culottée et audacieuse, Perget a mis son inexpérience de côté pour faire le spectacle : « Ce n’est pas donné à tout le monde de participer au Tour de France, dit-il. C’est à nous de saisir les opportunités. Il ne faut pas laisser les sprinteurs tout ramasser. Quand cela nous réussit, on est fier. »
Mathieu Perget n’est pas le seul novice hexagonal à flamber cette année. Lors de la quatrième étape, Dimitri Champion (AG2R – La Mondiale) fut à l’origine d’une échappée de 150 km. Cyril Gauthier (Bbox Bouygues Telecom) lors de la 7e étape et Julien El Farès (Cofidis) le jour suivant ont eux aussi tenté leur chance en s’extirpant avec culot du peloton. Enfin même des sprinteurs français se sont distingués ! Sébastien Turgot (Bbox Bouygues Telecom) a ainsi terminé à trois reprises à la 6e place lors des trois derniers sprints massifs. Lui aussi n’avait jamais pris le départ auparavant. « Des Sébastien Turgot, il y en plein, s’enflamme Jean-René Bernaudeau, le patron de l’équipe vendéenne. Il suffit d’aller les détecter dans les clubs. Ils sont le meilleur message pour tous ceux qui sont un peu écœurés par le cyclisme professionnel. »
« Les jeunes sont décomplexés »
Souvent effacés ces dernières années, les jeunes coureurs français auraient-ils changé d’état d’esprit ? « Je ne suis pas surpris par cette réussite, observe Vincent Lavenue, le directeur sportif de l’équipe AG2R – La Mondiale. On cherche à les stimuler. Un coureur qui est attentiste et qui reste tout le temps dans le peloton a tout faux. La réussite arrive quand on est audacieux, pas quand on est timide. On pousse les coureurs à prendre des risques. » Jean-René Bernaudeau va plus loin : « Les jeunes sont décomplexés. Certains anciens ne sont plus là. Et les Français ont envie de retrouver la place qui est la leur. Le public doit découvrir des types avec des messages d’espoir et une vraie éducation. On doit amener de la fraîcheur et des nouveaux noms. » Opération en cours.