
Guimard : « C’est pour faire pleurer dans les chaumières »

Cyrille Guimard - -
Cyril, qu’attendez-vous de l'intervention de Lance Armstrong ?
Pas grand-chose, parce que quand on veut faire des aveux dans une affaire telle que celle-là, on va devant un juge ou un procureur, on va devant la justice et à partir de ce moment-là, on parle. Là, Lance Armstrong, et c’est assez fidèle à son image, est en train de mettre en place un grand show télévisé pour faire pleurer dans les chaumières. Que dira-t-il pendant une heure et demie à la télévision ? Des banalités et surtout, des banalités pour essayer de faire en sorte que le peuple américain lui pardonne.
A votre avis, qu'est-ce qu’Armstrong devrait dire pour redorer son image ?
Il avait un choix, c’était d’avouer devant la justice, pas à la télévision. A mon avis, c’est une opération montée depuis un certain temps d’où les fuites que l’on a pu avoir dans la presse. On est dans une forme de manipulation mais qui, à mes yeux, n’a aucune réalité juridique. Est-ce qu’il va dire pendant une heure et demie avec qui il organisait le système de dopage, qui était impliqué, qui couvrait au plus haut niveau des instances ? Je ne pense pas. Non, c’est un show télévisé pour soigner son image et répondre à ses nombreux sponsors, sa fondation, qui le pressent de dire quelque-chose. Qu’il dise simplement : « Oui, je me suis dopé, je regrette », ça n’a pas de sens.
Lance Armstrong aurait également tenté de faire un don de 250 000 dollars à l'USADA, l’agence antidopage américaine qui l’a fait tomber...
Ce n’est pas étonnant, ça fait partie des scénari de cette affaire avec différentes étapes. Il a fait des dons à l’Union Cycliste Internationale. A l’USADA, c’était bien de le faire aussi, mais pour l’émission qu’il doit faire la semaine prochaine, je pense que c’est lui qui va toucher un chèque.