"Il ne restait que nos téléphones et nos vêtements": le cauchemar de deux Japonais qui rêvaient de participer à un cyclo-cross en Belgique

Le destin semblait sourire à Tetsuki Kaji et Kosuke Endo, deux cyclistes japonais venus en Europe pour se mesurer aux meilleurs spécialistes du cyclo-cross. Après un mois de préparation intense à Gérone en Espagne, les deux hommes prenaient la route pour les Pays-Bas, où les attendaient leurs premières courses de la saison. Mais à 40 kilomètres de Lyon, tout a basculé.
"À 40 kilomètres de Lyon, nous nous sommes arrêtés sur un parking pour manger dans un restaurant voisin. Lorsque nous sommes revenus une demi-heure plus tard, notre bus avait disparu. Tout avait été volé", raconte Kaji, encore incrédule, au média Sporza.
Le butin est conséquent et la perte est grande: six vélos, cinq jeux de roues, du matériel de rechange, des ordinateurs portables, les passeports, mais aussi tous les vêtements et équipements du duo.
"Tout ce qui nous restait, c’étaient nos téléphones portables et les vêtements que nous portions", soupire Kaji.
Sous le choc, les deux Japonais appellent la police française, qui les informe que ce type de vol est malheureusement fréquent dans la région. Ils contactent ensuite l’ambassade du Japon, qui leur fournit quelques vêtements de secours. Plus tard, la police retrouve certains effets personnels abandonnés dans des buissons, mais aucune trace des vélos.
"Au Japon, le vol n’existe pas"
De retour à Liège, puis à leur base aux Pays-Bas, Kaji et Endo ont été accueillis par leur mécanicien, Erik Willems, bouleversé par la détresse de ses coureurs. "Je ne les avais jamais vus aussi déçus. Dans leur culture, le vol n’existe pas. Au Japon, si vous laissez votre téléphone portable ou votre portefeuille dans un restaurant, ils seront toujours là quatre heures plus tard."
Ce choc culturel a laissé des traces. "Les cyclistes japonais ont donc trouvé très étrange que quelqu’un leur ait tout volé. Ils sont tous les deux très abattus par ce qui s’est passé", poursuit Erik Willems.
Le week-end prochain, Kaji et Endo auraient dû débuter leur saison à Essen ou à Ruddervoorde. Désormais, sans matériel, ce rêve s’effondre. "Mais sans vélos de cyclo-cross, cela tombe malheureusement à l’eau", admet Kaji.
Une solidarité qui renaît sur les réseaux
La mésaventure des deux Japonais a ému la communauté cycliste. Après avoir lancé un appel sur Instagram, Kaji a reçu une vague de messages d’encouragement et même des propositions de prêt de vélos pour que lui est son ami puissent participer aux premières courses de cyclo-cross.
"Beaucoup de gens m’ont envoyé des messages pour me dire qu’ils avaient un vélo de cyclo-cross en trop. Mais malheureusement, ceux-ci ne sont pas conformes aux règles de l’UCI."
Face à l’ampleur des pertes, Kaji a décidé de lancer une campagne de financement participatif. "Après un jour, nous avions déjà récolté 2 100 euros. Cela va très vite. Mais pour tout récupérer, il nous faut au moins 40 000 euros."