L’AMA met en garde les coureurs

David Howman, le n°2 du gendarme mondial de la lutte antidopage met en garde les tricheurs - -
David Howman, la dernière fois que l’AMA était sur le Tour, c’était en 2003. Pourquoi une si longue absence ?
On ne peut pas s’imposer sur un événement. Or nous n’étions pas invités, c’est aussi simple que ça. On a reçu une invitation de la part de l’UCI et on a jugé que l’UCI acceptait toutes nos requêtes. Nos hommes auront accès à l’ensemble du programme antidopage sur le Tour.
Les relations entre l’UCI et l’AMA n’ont pas toujours été au beau fixe…
Les relations sont très saines actuellement et on préfère ça à ce qui prévalait auparavant. La situation était très compliquée quand l’UCI avait poursuivi l’ancien président de l’AMA en justice (en mars 2008, l’UCI attaquait Richard Pound pour « propos continus, injurieux et biaisés », ndlr). Tout ça est terminé, on est reparti sur de nouvelles bases.
Comment allez-vous travailler avec l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), également présente sur le Tour ?
Si l’AFLD estime avoir des informations qui peuvent cibler des coureurs, elle nous le dira, on transmettra ces informations aux observateurs de l’AMA, qui accompagneront les préleveurs de l’UCI pour effectuer les tests. Si l’UCI ne coopère pas, on a prévu que l’AFLD puisse agir seule.
« Pas de camouflet pour l’AFLD »
Pourquoi alors avoir refusé à l’Agence française les pleins pouvoirs sur les contrôles additionnels ?
Je vous l’ai dit, si ça ne se passe pas comme prévu, on dira à l’UCI que ce sera à l’AFLD de mener les tests. Ça n’a rien d’un camouflet pour l’Agence française.
Ne redoutez-vous pas que ce mécanisme à trois ne compromette le caractère inopiné des contrôles ?
Il n’y aura aucune pré-notification des coureurs. Mais comme disent les Anglais ‘When you have cooked something, the proof is in the pudding’ (‘Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué’, ndlr). On verra comment ça se passe, et on prendra les décisions qui s’imposent.
La présence de l’AMA sur le Tour est-elle un avertissement lancé aux coureurs ?
Oui, on espère que les coureurs et les équipes vont respecter les règles. Ça dépend vraiment d’eux. La pression doit être sur les sportifs et sur ceux qui les entourent. L’AMA a les moyens de dire les choses parce qu’elle est indépendante. J’espère que le cyclisme saura saisir sa chance pour montrer au monde que c’est un sport propre.
Le titre de l'encadré ici
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Le Français de l'AMA qui fait trembler le peloton
C’est la bête noire des coureurs qui fricottent avec le dopage. Olivier Grondin a rejoint cette année sur le Tour le groupe des observateurs indépendants de l’Agence mondiale antidopage. Ce médecin français, installé en région parisienne, a longtemps travaillé pour l’Agence française de lutte contre le dopage. C’est lui qui a coupé les cheveux de Lance Armstrong lors d'un contrôle épique en mars 2009 dans sa résidence au sud de la France alors que l’Américain préparait son come back sur le Giro et le Tour. C’est lui qui a rédigé un rapport saignant contre les manquements de l’UCI lors de la dernière édition de la Grande Boucle. La Fédération internationale s’étant passée des services de l’AFLD cette année, c’est logiquement que l’AMA a fait le pressing pour s’adjoindre les services de Grondin dans sa mission d’audit du programme antidopage sur le Tour qui s’élance de Rotterdam samedi. Le Français interviendra dans une équipe de six membres qui rendront leur rapport à l'issue de l'épreuve.