L’eldorado qatari

Tom Boonen au départ de la 1ere étape - -
Australie, Argentine et maintenant Qatar. Après avoir trainé leur vélo sur le Tour Down Under et le Tour de San Luis, le peloton se retrouve depuis lundi sur les routes du Tour du Qatar. Créée en 2002, l’épreuve fait désormais partie intégrante du calendrier international. Elle est même devenue une compétition de référence pour la préparation aux premières grandes épreuves du calendrier de printemps et notamment, pour les sprinters. Et ce n’est pas un hasard si Mark Renshaw, Robert Hunter et Tom Boonen ont notamment inscrit leur nom au palmarès de cette course. C’est d’ailleurs le Belge, triple vainqueur de l’épreuve, qui s’est rappelé au bon souvenir des suiveurs en s’imposant ce dimanche au terme de la 1ère étape.
Le plateau y est relevé avec notamment Cavendish, Farrar, Boonen, McEwen. D’autres coureurs plus complets choisissent également Doha pour sa météo plus clémente et les conditions d’accueil luxueuses. Fabian Cancellara, Philippe Gilbert, Thor Hushovd, Filippo Pozzato ou encore Peter Sagan apprécient certainement les 20 degrés de moyenne malgré le vent qui favorise les bordures. « Les conditions de route s’améliorent d’année en année, note d’ailleurs Jean-François Pescheux, directeur de la compétition. Il y a dix ans, c’étaient des routes avec des trous partout. Aujourd’hui, la plupart des étapes empruntent des grands axes, même des autoroutes, propices à des bordures. »
Un calendrier qui devrait se transformer
La volonté du Qatar de vouloir imposer un rendez-vous incontournable comporte quelques failles, comme les parcours désespérément plats ou l’absence de spectateurs. Les Qataris ne sont pas adeptes des manifestations sportives, et peu sportifs dans l’âme. Les stades de foot sont d’ailleurs vides alors que les entrées sont gratuites et que les spectateurs peuvent parfois y gagner… un range rover ! « Il n’y a pas grand-chose à regarder, mise à part la route devant soit qui dure 25 km, sourit Arnaud Démare, le champion du monde espoir. Quand on voit les buildings dans la ville, c’est très impressionnant. Surtout que les copains nous disent que l’année dernière, certains n’y étaient pas. »
Pendant ce temps, en Europe, les étapes de l’Etoile de Bessèges se font dans le froid quand elles ne sont pas raccourcies en raison de la météo. Alors forcément, on s’interroge sur la place de ces nouvelles courses dans le calendrier international. « La vieille Europe gardera toujours ses racines, rassure Pescheux. Les monuments sont en Europe. On ne pourra pas y toucher. En revanche, je pense que le calendrier devrait se transformer avec, en début de saison, toute cette partie de course dont on a besoin. » Martial Gayant reprend en écho : « Je pense qu’il ne faut pas se leurrer, on va être obligé d’y passer, glisse le directeur sportif de la FDJ. Ce n’est pas si évident de trouver les fonds en Europe. » Le Qatar offre un nouvel eldorado inespéré en ces temps de crise.
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Armstrong laisse de marbre|||
Une fois de plus, Lance Armstrong est passé entre les gouttes. Le septuple vainqueur du Tour de France n’est plus dans le viseur de la justice américaine. Les procureurs chargés d’enquêter sur les accusations de dopage, et de détournement de fonds, contre le coureur américain ont en effet annoncé vendredi qu’ils abandonnaient leurs investigations. La justice US achève ainsi deux ans et demi de procédures. Du côté du peloton, on ne s’étend pas sur le sujet. Seule formation française présente au Qatar, la FDJ-BigMat semblait en effet bien loin les considérations touchant le Texan. « Ça a été tellement long que c’est devenu ridicule, lâche Dominique Rollin, un des coureurs de Marc Madiot. Je ne ferai aucun commentaire. » Un sentiment largement partagé par les autres coureurs qui ont préféré esquiver la question, arguant que « LA » appartient au passé. L’ancienne gloire Eddy Merckx est plus prolixe sur le sujet. « La décision du tribunal fédéral correspond tout à fait à ce qui devait se faire. Espérons que demain (ndlr : lundi) l'affaire Contador se referme aussi. Ça serait un bien pour le cyclisme et ça serait plus juste comme ça », lâche le Cannibale.