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Le briefing, dernier moment d’intimité

Christophe Le Mével

Christophe Le Mével - -

Quelques minutes avant de prendre le départ d’une étape, les équipes se rassemblent une dernière fois pour finaliser leur plan de course. Reportage au sein de la Française des Jeux.

C’est un rituel indispensable. Avant chaque étape, les équipes se réunissent le temps d’un ultime briefing, histoire de peaufiner la tactique du jour. Dans l’intimité de leur bus, sur un parking situé à quelques mètres de la ligne de départ, les coureurs de la Française des Jeux sont à l’écoute. La course débute dans moins d’une heure. Marc Madiot donne les dernières directives. Sur un ton ferme et résolu, le manageur de la FDJ exhorte ses hommes à se dépasser.

« On est dans le Tour pour donner 100 % de ce qu’on a, en toutes circonstances, même si on est malade », martèle celui qui a terminé huitième du Tour de France 1983.
Le discours est clair. L’auditoire attentif. Le briefing d’avant-course est un moment privilégié dans lequel les coureurs puisent leur énergie. « Marc est là pour nous motiver, témoigne Christophe Le Mével, dixième du Tour 2009. Quand ça ne va pas la veille, il nous le dit. Ça nous fait du bien. En tant que coureurs, on a besoin qu’il remette les choses en place. »

Madiot : « Dernier du Tour, c’est une honte »

Au cours de sa causerie, Madiot interpelle un de ses hommes, Anthony Roux. Le coureur de 23 ans est en dernière position au classement général. « Etre dernier du Tour de France, c’est une honte, lui lance-t-il. Donc, tu vas te battre pour ne pas terminer à cette position. Aujourd’hui, tu es en bas mais demain tu seras peut-être en haut. Si tu continues à te battre, la roue va finir par tourner. »

Roux encaisse la critique avec philosophie. « Il n’aime pas le fait que je sois lanterne rouge, glisse celui qui participe à sa première Grande Boucle. Moi, je prenais plus ça à la rigolade. Lui le prend au sérieux parce que c’est un gagneur. Après, ce n’est pas pour ça que je vais changer quelque chose. J’ai toujours donné le maximum et c’est ce que je vais continuer à faire. »

Après l’allocution de leur manager, certains coureurs prennent la parole. Un dialogue s’amorce afin de disséquer le plan de bataille mis en place. « On a nos opinions, on les donne, explique Le Mével. Ça sert à ça, le briefing. C’est un échange collectif. Dès fois, on va à l’encontre de nos responsables pour leur soumettre nos idées. Après ça, on finalise le plan de course. » L’exercice est primordial car il conditionne souvent la suite des événements. « C’est une phase importante, confirme Thierry Bricaud, le directeur sportif de la FDJ. Sur un Tour de France, on ne peut pas faire n’importe quoi. Si on s’organise mal au quotidien, on le paie en course. » Certaines formations ont pu s’en rendre compte.

Alexandre Jaquin avec Pierre-Yves Leroux