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Le contre-la-montre de Bernaudeau

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On pensait que les aveux de Lance Armstrong feraient un bien fou au cyclisme. Peine perdue. Les sponsors potentiels rechignent désormais à se lancer dans l’aventure. Bernaudeau s'y retrouve confronté, alors que le contrat avec Europcar pendra fin à l'issue de la saison.

La belle histoire entre Europcar et l’équipe de Jean-René Bernaudeau se poursuivra-t-elle en 2014 ? Alors que le bail s’achèvera en fin d’année, le manager général de l’équipe est en discussions avec plusieurs sociétés, dont l'actuel sponsor, et il multiplie les démarches. Sans grand succès pour le moment car à chaque fois, la réponse est la même : l’affaire Armstrong, son impact déplorable, ses conséquences multiples,… « Cette histoire apporte de l’eau au moulin des détracteurs du cyclisme, constate Bernaudeau. Ils ne veulent plus investir dans un sport qui perd en crédibilité. »

Par le passé, Bernaudeau s’est déjà retrouvé dans pareille situation. Mais a toujours su pérenniser son équipe. Créée sous le nom de Bonjour en 2000, elle est devenue Brioches La Boulangère en 2003, Bouygues Télécom en 2005 (renommée Bbox Bouygues Télécom en 2008) et enfin, Europcar en 2011. Cette année, l’ancien pro est inquiet, mais veut rester positif. « On vit une période difficile, reconnait l’ancien lieutenant de Hinault. Le cyclisme a une image déplorable mais nous, nous avons une bonne réputation. Nous avons vraiment envie de continuer avec cette équipe tant son potentiel est énorme. »

« On ne veut pas revivre la même situation »

Cinq millions d’euros. C’est la somme que doit rassembler Jean-René Bernaudeau pour espérer bâtir une équipe World Tour compétitive sur le Vieux-Continent. Ou 10 millions, pour jouer sur tous les terrains. C’est-à-dire pouvoir disputer des courses partout à travers le monde. « Je ferai tout mon possible, poursuit-il. Je me dois de donner une réponse rapide à Thomas (Voeckler) et Pierre (Rolland). Je leur dois tellement. »

Si cette situation préoccupe Bernaudeau, Voeckler se prend-il également la tête ? « Préoccupant, le mot est fort, explique le meilleur grimpeur du dernier Tour de France. En revanche, ce serait malhonnête de dire que l’on n’y pense pas. Espérons qu’on ne revivra pas la même situation. » En 2010, après l’arrêt programmé de Bouygues Telecom, Voeckler était parvenu in extremis à convaincre Europcar d’entrer dans le peloton. Trois ans plus tard, bis repetita ? Entre la crise qui sévit et l’affaire Armstrong qui n’en finit plus de plomber l’ambiance, la nouvelle bataille pourrait être dure.