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Le Tour encore éclaboussé par le dopage

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Depuis le début des années 1990 et l’arrivée de l’EPO dans le peloton, le Tour de France a vu défiler bien malgré lui de nombreux coureurs rattrapés par la patrouille. Tour d’horizon des tricheurs qui ont terni l’image de la Grande Boucle.

Depuis la 3e victoire de Greg Lemond sur le Tour de France en 1990, la totalité des vainqueurs de la Grande Boucle ont été impliqués dans une affaire de dopage, à l’exception de Carlos Sastre en 2008 et Cadel Evans l’an passé. Si l’on passe en revue les différents vainqueurs du Tour de France depuis 1991, on constate avec désolation que :

- Miguel Indurain (1991 à 1995) a été contrôlé positif en 1994 au salbutamol (non sanctionné).

- Bjarne Riis (1996) a fait l’objet de deux enquêtes policières en 1996 et 97, avant de passer aux aveux en 2007 (EPO).

- Jan Ullrich (1997) a fait l’objet d’une enquête policière en 2001, avant d’être contrôlé positif en 2002 aux amphétamines, puis de tomber définitivement en 2006 dans le cadre de l’affaire Puerto.

- Marco Pantani (1998) a fait l’objet de contrôles sanguins positifs en 1993, 95 et 99, mais est blanchi à chaque fois. En 2001, il est mis en examen pour fraude sportive à l’EPO, mais obtient une fois encore l’acquittement. En 2003, il est condamné pour utilisation d’insuline. Décédé en 2004 en raison d’une absorption massive de cocaïne, son nom sera cité dans l’affaire Puerto en 2007.

- Lance Armstrong (1999 à 2005) est contrôlé positif aux corticoïdes lors du Tour 1999 avant d’être blanchi. En 2005, le quotidien L’Equipe produit les preuves formelles d’utilisation d’EPO par l’Américain lors de son premier succès sur le Tour.

- Floyd Landis (2006) est contrôlé positif à la testostérone à l’issue de sa victoire. Déchu, c’est Oscar Pereiro, qui hérite du titre malgré deux contrôles positifs au salbutamol. L’Espagnol s’en sort en produisant deux autorisations à usage thérapeutique, avant que son nom ne soit cité dans l’affaire Puerto.

- Alberto Contador (2007 et 2009) est contrôlé positif au clenbutérol lors du Tour 2010. Il écope de deux ans de suspension le 5 février 2012.

Au-delà des vainqueurs du Tour, les statistiques établies par le site spécialisé www.cyclisme-dopage.com sont édifiantes. Si l’on s’en tient uniquement aux coureurs qui, depuis 1991, ont été contrôlés positifs, qui ont reconnu s’être dopés ou qui ont été sanctionnés dans le cadre d’une affaire de dopage par leur fédération ou la justice, les résultats sont accablants. Et concernent :

- 73% des coureurs qui sont montés sur le podium du Tour
- 56 % des coureurs qui ont fini dans le Top 10 du Tour
- 30 % de la totalité des participants aux différents Tours

Gérald Mathieu