Monier, l’âge de raison

Damien Monier - -
Inconnu il y a encore quelques jours, Damien Monier, 28 ans le 27 août prochain, est le premier Français au classement général de la Grande Boucle, 21e à 9’48 d’Andy Schleck après la 10e étape.
Chez Cofidis depuis sept saisons, le coureur auvergnat étonne par son panache et son courage : « C’est la révélation française de ce Tour de France, mais nous ne sommes pas encore sur les Champs-Elysées, tempère Eric Boyer, le manager de son équipe. L’objectif n’est pas de terminer premier français, mais pourquoi pas de finir dans les 15 premiers et de remporter une victoire d’étape. »
Le déclic intervient au mois de mai dernier lorsque Damien Monier remporte la 17e étape du Tour d’Italie à Peio Terme. « Depuis, il n’a plus peur de la victoire », se félicite Eric Boyer.
Son secret ? La méthode chinoise !
Car si le coureur tricolore se retrouve propulsé en première ligne et leader presque malgré lui de son équipe, son ascension est tout sauf banale : « Avant, il ne pouvait pas gagner car il avait des lacunes sur le plan psychologique, poursuit Boyer. Il y a eu un gros travail pour qu’il soit plus à l’aise dans le peloton et beaucoup moins réservé. Il devait être moins modeste. Il faut être ambitieux sur le vélo. Ça a pris du temps. Il a fait d’énormes progrès. »
Pour son premier Tour de France, ce rouleur qui possède de très bonnes qualités de grimpeur a le succès modeste : « Pour moi, c’est une surprise de jouer le général, explique-t-il. Je prends les choses sans pression. En arrivant chez les pros, j’avais un tout petit niveau et je ne savais pas m’entraîner. » Son secret ? « La méthode chinoise, poursuit-il avec beaucoup de détachement. L’entraînement doit être plus dur que la course. Ma femme est chinoise. Elle m’a parlé des ces méthodes d’entraînement. » Et ça marche !