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Mort de Gino Mäder: "Le risque zéro est inatteignable", estime Guillaume Martin

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Invité sur RMC ce dimanche, Guillaume Martin est revenu sur le tragique décès de Gino Mäder lors du Tour de Suisse. Le cycliste français refuse de blâmer l'organisateur de l'épreuve et rappelle que le "risque zéro est inatteignable" en cyclisme.

Comme l'ensemble du monde du cyclisme, Guillaume Martin est "attristé et choqué" par le décès de Gino Mäder, survenu vendredi en marge du Tour de Suisse. Le coureur de la formation Bahrain-Victorious avait chuté dans une descente jeudi et n'a pas survécu à ses blessures.

Invité sur RMC ce dimanche, Guillaume Martin a abordé cette triste actualité: "On se dit tous, en tant que cycliste, qu'on aurait pu être à sa place. A un moment donné, c'est une histoire de hasard et de malchance, a commenté fataliste le coureur de la Cofidis. On peut mettre en place des choses pour réduire les risques mais en l'occurrence, je ne sais pas s'il y a pas lieu de créer une polémique, surtout dans les circonstances actuelles. Le vélo, par définition, il y a des descentes. Je ne sais pas si celle-ci était plus dangereuse qu'une autre mais j'en ai pas l'impression."

Martin défend les organisateurs du Tour de Suisse

Dès l'arrivée jeudi, le champion du monde Remco Evenepoel s'était plaint d'avoir terminé l'étape par "une descente dangereuse", où les coureurs pouvaient dépasser les 100 km/h. "L'organisation du Tour de Suisse est sérieuse et respecte les coureurs. Parfois, on peut voir des arrivées avec des virages dans tous les sens, des voitures mal-garées, des aménagements urbains... En Suisse, il n'y avait pas tout ça, a jugé Martin. C'est une affaire de malchance, il y a une réflexion en cours qui va peut-être être accrue suite à ce terrible accident mais qui était déjà là depuis des années, avec des protocoles d'abord pour les conditions climatiques mais aussi pour les risques dans les descentes et les arrivées."

"L'UCI met en place des choses en concertation avec les coureurs et les organisateurs. Le risque zéro, on sait le sport qu'on fait et les protections qu'on a, c'est-à-dire pas grand-chose avec un casque au vu des vitesses. Donc le risque zéro est inatteignable", a conclu Guillaume Martin. D'après le média néerlandais AD, un nouvel organisme indépendant devrait voir le jour avant le Tour de France, dans l'objectif d'améliorer la sécurité des cyclistes. Le SAROC (abréviation de Safe Road Cycling), à l'initiative notamment des patrons de la Soudal-QuickStep et de la Jumbo-Visma, aurait le soutien de l'UCI.

Objectif général sur le Tour de France

Pour la Grande Boucle justement, Guillaume Martin visera lui le classement général. Cette semaine, son équipe a officialisé sa présence sans surprise en compagnie de Bryan Coquard, Ion Izagirre, Axel Zingle et Alexis Renard. Les trois derniers noms seront connus après les championnats nationaux mais le Normand sera le leader. "L'objectif minimal est le top 10, j'ai fait 8e il y a deux ans. J'ai envie de faire mieux que cette huitième place, a assuré le coureur de 30 ans. S'il y a des ouvertures, je ne vais pas me fixer de limites."

Après son "retrait" l'an passé en raison du Covid, Guillaume Martin a en tout cas une revanche à prendre avec le Tour de France. S'il pense qu'il sera difficile pour lui de viser le maillot à pois en marge du classement général, il lorgnera aussi une victoire d'étape "selon les circonstances de course". "Je ne vais pas me l'interdire", a lâché le grimpeur, qui sait que la tâche sera compliquée au vu de la concurrence. La formation nordiste attend elle un succès sur une étape du Tour de France depuis 2008.

GL