Pervis, même pas peur !

Le pistard français, spécialiste du keirin, doit normalement courir au Japon le mois prochain. Malgré les catastrophes qui ont durement frappé le pays, le Mayennais ne se résout pas à annuler son voyage.

François Pervis, le kamikaze de Mayenne, n’a pas changé d’avis. Depuis quelques mois déjà, le pistard français, spécialiste du Keirin, avait prévu de se rendre au Japon pour s’adonner à sa discipline de prédilection. Billet réservé pour le 7 avril prochain, le Lavallois rêve depuis longtemps de se mesurer aux meilleurs coureurs nippons. « La seule raison qui pourrait me retenir, assène le coureur cycliste de Cofidis, c’est l’hypothèse d’une catastrophe nucléaire de grande ampleur. »

La situation au Japon ne plaide pas néanmoins en faveur de sa petite aventure. Après le séisme et le tsunami qui ont frappé la région du nord-est, une catastrophe nucléaire majeure menace l’archipel. Lucide, le coureur de 26 ans sait bien que son voyage a du plomb dans l’aile. « J’ai mon billet d’avion et mon appartement est loué. Mais vu le contexte, mon stage risque d’être reporté ou annulé. Ce serait dommage, mais en comparaison avec ce que vivent les Japonais, je n’ai pas à me plaindre. »

L’élève de Florian Rousseau qui a noué des liens étroits avec certains pistards, est désemparé face à la tragédie qui frappe le Japon. « J’ai envoyé quelques mails mais je n’ai pas eu beaucoup de réponses. Je suis à la fois triste et très inquiet. » Sa première course, qui devait normalement se tenir le 18 avril à Kodaté près de Sendai, devrait être reportée. « Mais qui sait, dans trois semaines, pas mal de choses auront bougé. Peut-être même en bien. En tout cas, j’espère toujours y aller… »

Florian Fieschi