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Pescheux : « Essayons avant de tirer des conclusions »

Le directeur sportif du Tour de France, Jean-François Pescheux, a dû mal à comprendre la fronde anti-suppression des oreillettes et demande aux équipes de se prêter au jeu avant de condamner cette mesure.

Jean-François Pescheux, pour la première fois depuis très longtemps, l’étape de mardi entre Limoges et Issoudun doit se disputer sans oreillette, ce qui provoque pas mal de remous…
Les directeurs sportifs et certains coureurs ne sont pas d’accord mais c’est une expérience que la famille du vélo veut voir. On reçoit des lettres de spectateurs qui ne comprennent pas qu’un coureur coupe son effort parce qu’on lui a dit dans l’oreillette d’arrêter de rouler. Qu’il le fasse de lui-même, d’accord, mais qu’on lui dicte, cela gêne le public. Alors faisons l’expérience et on verra bien ce que ça donne. Si on s’est planté, tant pis et l’UCI en tirera les conséquences. On n’est pas borné non plus. Peut-être ne faut-il mettre qu’une oreillette par équipe, je ne sais pas. Mais essayons au moins avant de tirer des conclusions.

Comment vivez cette levée de bouclier très récente ?
On leur a fait le reproche de ne rien avoir dit quand la décision a été prise le 19 juin. Il y a eu ensuite une réunion avec les directeurs sportifs à laquelle j’ai assistée et où on a répété qu’il y aurait bien deux étapes sans oreillette. Là encore, personne n’a réagi. Et on se retrouve avec une pétition qui nous indique onze (14 ou 15 en réalité) ne veulent pas partir sans oreillette.

Certaines équipes évoquent la possibilité de braver l’interdiction…
C’est tout de même un règlement qui a été entériné par le comité directeur de l’UCI. Si demain la loi française interdit tout moyen de communication sur les deux roues, ils seront bien obligés d’enlever les oreillettes comme ils ont été obligés d’enlever les télévisions à l’avant de la voiture et ne peuvent pas se servir de téléphones portables au volant. Cette étape ne va pas changer la face du Tour, ni l’habitude de travail de chacun.

Que risquent les frondeurs ?
C’est l’UCI qui prend les sanctions, pas nous.

La rédaction - Pierre-Yves Leroux