Ricco fait parler son punch

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Sylvain Chavanel avait prévenu. Cela se sentait d’ailleurs. Plus que les mots, c’est l’attitude du Français ces derniers jours qui a trahi son attitude et ses futurs plans. Lui visait le maillot à pois. Il aura tout tenté pour le prendre, s’échappant dès le kilomètre 6 de la compétition en traînant Freddy Bichot et Benoît Vaugrenard dans son sillage avant de craquer… à une vingtaine de kilomètres de la délivrance tant attendue. Cela aussi, c’était également écrit d’avance.
Chavanel, qui souhaitait rafler le gain du parcours disputé entre Aigurande et Super-Besse, n’a donc pas pu aller au bout et s’offrir la victoire d’étape qu’il espérait tant. Non, ce dernier devra se contenter de son autre objectif de la journée : la tunique jusque-là portée par Thomas Voeckler. Objectif atteint… mais à ce petit-jeu là, le coureur tricolore n’a pas été le seul à aller au bout. Riccardo Ricco, déterminé à briller également aujourd’hui, a fini par brandir le poing au terme des 195,5 km de course.
Kirchen, nouveau maillot jaune
Un coup de rein nécessaire devant un parterre de favoris (Cunego, Valverde, Evans, Menchov) accompagné d’une chute de l’un d’entre eux et pas des moindres, le maillot jaune du Tour Stefan Schumacher à un kilomètre du dénouement, il n’en fallait pas plus pour offrir au coureur italien de la team Saunier Duval sa toute première minute de gloire sur le parcours français. Pourtant, dans la montée finale vers Super-Besse, les attaques (Lefèvre et Moinard, puis Efimkin et Moncoutié) ont fusé, la liste des prétendants au succès également avant que l'Italien Leonardo Piepoli se dégage aux 5 kilomètres en compagnie de l'Américain Christian Vandevelde. Le duo a été repris aux 1500 mètres, au pied de la partie la plus pentue dans laquelle l'Italien Damiano Cunego a lâché prise lui aussi. Mais pas Ricco.
Encore une fois donc, c’est un coureur méconnu du grand public qui l’emporte, un puncheur opportuniste qui a su mettre tout le monde d'accord sur le faux-plat final. A 24 ans, ce grand admirateur déclaré et reconnu de Marco Pantani, deuxième du dernier Giro, a en tout cas marqué les esprits. Chavanel maillot à pois, Ricco vainqueur de l’étape du jour, il ne restait plus qu’une seule interrogation à combler : le nom du propriétaire du maillot jaune. La chute de Stefan Schumacher a bien évidemment donné la tendance. Cinquième au classement du jour, Kim Kirchen est le quatrième coureur à s’offrir la tunique colorée du Tour. Ce dernier précède désormais Evans de 6 secondes et Schumacher de 16 secondes. Le lauréat de la Flèche Wallonne, âgé de 30 ans, est le premier Luxembourgeois à conquérir le maillot jaune depuis le légendaire Charly Gaul, vainqueur du Tour en 1958. Conquérir cet habit de lumière, c'est bien oui mais il faudra désormais penser à le conserver... pour combien de temps ?