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Rock Racing, la « Puerto » team

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Des coureurs convaincus ou soupçonnés de dopage, des dirigeants au passé sulfureux Bienvenue au sein de l'équipe Rock Racing, la plus controversée du peloton.

« Je ne paye pas mes gars pour être deuxièmes. Soit ils gagnent, soit je les vire ! » Ce n'est pas pour rien si Michael Ball, le patron de l'équipe Rock Racing, a été élu manager le plus controversé par le magazine Vélo News en 2007. Directeur d'une marque de vêtements de luxe et ami des stars, il est prêt à tout pour réussir. Même accepter le dopage ! « La lutte anti-dopage est digne des méthodes de la Gestapo. Laissons les coureurs libres de leurs décisions », osait-il dire il y a deux ans. Depuis, l'homme a changé son fusil d'épaule. Pointé du doigt par ses pairs, il milite aujourd'hui pour un sport propre et son équipe en sera le porte-étendard. Non, Michael Ball n'est pas schizophrène, juste un peu déluré.

Et pour devenir une équipe modèle, quoi de mieux que de faire appel à des cyclistes reconnus ? Encore faut-il que ceux-ci ne soient pas convaincus ou soupçonnés de dopage par le passé. Et pourtant, c'est ce que le patron de l'équipe Rock Racing va faire ! Il engage ainsi Francisco Mancebo, Santiago Botero, Oscar Sevilla ou encore Enrique Gutierrez. Quatre coureurs impliqués dans l'affaire Puerto, l'un des plus gros scandales de dopage de l'histoire du cyclisme. Et en tant que leader de cette troupe de « bad boys », l'Américain Tyler Hamilton, contrôlé positif (transfusion sanguine) lors d’un test en 2004.
C'en est trop pour le directeur sportif, Frankie Andreu, qui décide de quitter son poste en 2008. Motif : un recrutement risquant de nuire la réputation de l'équipe. « Ce sont des coureurs talentueux à qui personne ne tend la main. Sauf moi », se défend Michael Ball. La rédemption devient alors le mot d'ordre de l'équipe.

Un nouveau directeur sportif est nommé. Rudy Pevenage, un ancien de la T-Mobile, écarté de son poste après les soupons de dopage sur certains de ces protégés, dont Jan Ullrich. Un Ullrich que Rudy Pevenage aimerait bien voir arriver dans l'équipe, « non pas comme coureur mais pour une autre fonction. »
N'en déplaise au patron Michael Ball, qui entend faire appel à des hommes forts pour gravir des sommets. Même les plus hauts ? « Le Tour de France ? On en rêve bien sûr mais pas tout de suite. » Heureusement ?

La rédaction