Ces histoires qui ont fait le Tour (21/23)

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Vainqueur de la 16e étape du Tour 1978 entre Saint-Etienne et l’Alpe d’Huez, Michel Pollentier (27 ans) va rapidement déchanter. Maillot jaune à l’arrivée, le coureur de l’équipe Velda-Lano-Flandria doit se soumettre à un contrôle antidopage. « Un petit pipi et c’est fini ? », interrogent Julien et Gérard Holtz dans leur ouvrage « Les 100 histoires de légende du Tour de France. » En réalité, tout bascule pour Belge, exclu de l’épreuve. La raison ? « Après avoir tenté de se soustraire à un contrôle dans la "caravane pipi" et avoir dissimulé sous son aisselle une poire en caoutchouc remplie d’urine "propre "», relatent Mustapha Kessous et Clément Lacombe dans « Les 100 histoires du Tour de France ».
Un choc pour les organisateurs de la Grande Boucle. Le vainqueur Giro 1977 tente par tous les moyens de se rattraper auprès du directeur du Tour, Jacques Goddet. Il lui envoie même une lettre pour se faire pardonner. « Je ne veux pas me prétendre innocent », écrit-il. Trop tard, le mal est fait. Alors que certains se demandent si Michel Pollentier peut continuer le Tour de France, Michal Jekiel est formel. « Application immédiate des règles, soulignait le secrétaire général de l’UCI. Les sanctions sont celles prévues au terme d’une analyse positive et cela sans possibilité d’appel », relate Jean-Pierre de Mondenard, l’auteur du livre « Les grandes premières du Tour de France ».
Un dispositif bien huilé
Après avoir utilisé un stratagème incroyable en fixant sous le creux de son aisselle une poire qui se poursuit le long de son bras par un petit tuyau, Michel Pollentier est piégé. Dans sa biographie datée de mars 2012, Freddy Maertens explique : « Michel s’est servi dans la trousse de soins. On avait des préservatifs, quelques grosses seringues, des pipettes et des bandes adhésives. C’est avec ce matériel qu’on contournait les contrôles. »
La triche avérée, le Belge doit laisser son maillot jaune à Joop Zoetemelk, qui le perdra trois jours plus tard face à un certain Bernard Hinault. Michel Pollentier n’a plus jamais rien montré sur la Grande Boucle. « Peut-on encore briller dans un Tour de France devenu épuisant sans recourir peu ou prou aux produits dopants ? », se demandent Kessous et Lacombe. Eternelle question.
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