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Ces histoires qui ont fait le Tour (8/23)

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A l’occasion de la 100e édition de la Grande Boucle, RMC Sport vous raconte chaque jour une petite histoire, drôle, anecdotique, décalée, dramatique ou simplement croustillante, qui a contribué à la grande histoire du Tour. Aujourd’hui, retour sur la chute vertigineuse de Wim Van Est, porteur du Maillot Jaune en 1951.

Des larmes plein les yeux, Wim Van Est lève la tête et lâche : « Moi pas mort, moi pas mort ». 80 mètres plus haut, les suiveurs de la Grande Boucle osent à peine y croire. Flanqué du Maillot Jaune du Tour 1951 sur le dos, le Néerlandais vient d’effectuer une chute vertigineuse, suite à un virage raté dans la descente du Col de l’Aubisque. Un tout-droit qui aurait pu tourner au drame, mais qui se révèle finalement sans conséquence, Van Est s’en sortant sain et sauf.

Remonté par les secours et le public à l’aide d’une chaîne confectionnée grâce à des boyaux noués les uns aux autres, comme l’indique l’ouvrage « Les grandes premières du Tour de France », de Jean-Pierre de Mondenard (Hugo sport), celui qui avait pris les commandes du général la veille à Dax souhaite même repartir. Mais après ce qui reste comme la plus grande cabriole de l’histoire du Tour de France, le Néerlandais termine finalement la 13e étape assis dans la voiture-ambulance.

« Jamais il n’avait vu la montagne »

Si Van Est, triple vainqueur de Bordeaux-Paris (1950, 1952, 1961) et sacré sur le Tour des Flandres (1953), assure que sa chute est due à une crevaison à l’approche du balcon de Soulor, les envoyés spéciaux de l’époque estiment que les aptitudes du Maillot Jaune en haute montagne étaient pour le moins limitées. « Jamais il n’avait vu la montagne, sinon sur les cartes postales, bien à plat et elle avait un air bénin, écrit à l’époque Jean Coussy, l’envoyé spécial de France Soir. Dès les premiers lacets, le Néerlandais eut le vertige. L’air vif et léger le saoulait. Il tanguait sur sa machine. »

Cette grosse frayeur n’empêchera toutefois pas Van Est de porter de nouveau le Maillot Jaune en 1955 et 1958, et même de terminer 8e du général en 1957.

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