
Coquard : « Je me voyais gagner »

Bryan Coquard - -
Bryan Coquard, que s'est-il passé dans ce sprint final ?
J’étais dans la roue de Gerrans. A 250m, j’ai décidé de lancer. Les jambes étaient bonnes. J’avais beaucoup de vitesse. Pendant une fraction de seconde, je me voyais gagner. Mais je pense que Gerrans a voulu lancer au même moment et on a accroché les guidons. Ça m’a freiné. Kittel était devant, mais je revenais avec de la vitesse. En faux plat montant comme ça, ce sont des sprints que j’apprécie. Il y en aura d’autres. Quatrième, c’est pas mal. Je tiens à remercier mes coéquipiers, parce qu’ils ont fait du beau boulot. Ça lance l’équipe dans une bonne dynamique. J’espère qu’on va faire un bon Tour.
Cette première journée sur le Tour a-t-elle été difficile ?
Ça a été stressant, difficile mentalement, dur physiquement. Il a fallu beaucoup frotter. Ça nous remet un peu à notre place… Ce n’était pas une journée facile. En haut de la deuxième côté, ça a été très dur. Thomas (Voeckler) était là pour me protéger, me ramener au métier. C’est mon premier Tour, ça roulait vite, c’était dur. Heureusement que j’ai des coureurs comme ça pour m’épauler. Yoyo (Yohann Gène) et la Rèze (Kevin Reza) ont fait un super boulot dans le final. Malheureusement, Kévin a crevé à quatre kilomètres de l’arrivée. Je suis déçu et content à la fois.
Quelle est la différence sur un sprint du Tour de France ?
Je ne dirais pas que ça frotte plus. Mais ça roule plus vite et du coup, il y a tout de suite une sélection qui se fait. Ça étire un peu le bazar. Ça permet à certaines équipes, comme la nôtre, qui ne sont pas des grosses cylindrées capables de prendre la tête à trois bornes et de ne plus la lâcher, de naviguer entre les vagues pour se placer.
Ce final va quand même vous aider...
Ça me rassure. Depuis quelque temps, je commençais à cogiter. Je suis reparti de plus belle, je fais une bonne entrée en matière. C’est de bon augure pour la suite.
Que pensez-vous de Marcel Kittel ?
C’est le plus fort. On s’y attendait. A l’heure actuelle, c’est le meilleur sprinteur du monde. Quand on voit que c’est John Degenkolb qui le lance, alors qu’il fait aussi partie des meilleurs… Malgré tout, ça n’est pas passé très loin. Je pense qu’ils sont battables. Il faut bien manœuvrer.