Europcar touche le jackpot

Thomas Voeckler dix jours en jaune, ça change la vie. Une belle performance sur les routes du Tour qui va apporter beaucoup au coureur comme à Europcar, le sponsor-titre de la formation vendéenne. Sur le plan de la notoriété comme au niveau financier.

Les sportifs n’aiment pas parler gros sous. Pas difficile, pourtant, d’imaginer que la belle aventure en jaune de Thomas Voeckler a rapporté un joli petit paquet au héros des Français et à son équipe, Europcar. Le calcul est simple. Neuf étapes terminées dans les vingt premiers : 7590 euros. Une quatrième place au classement général final : 70 000 euros. Dix jours en jaune à 350 euros : 3500 euros. L’addition monte à 81 090 euros. Sans oublier les 12 000 euros récoltés par la formation vendéenne pour sa quatrième place finale au classement par équipes, les 300 de sa 12e place dans le contre-la-montre collectif, les 20 000 alloués à Pierre Rolland pour avoir ramené le maillot blanc et les primes de places des autres coureurs. Un pactole qui, comme le veut la tradition, sera redistribué à toute l’équipe.

Des gains non négligeables pour cette équipe dont le coureur le mieux payé, Voeckler, émarge à 420 000 euros annuels (il a refusé 800 000 euros par an de Cofidis l’an passé) auxquels il faut rajouter des revenus de sponsoring et d’image qui font monter Thomas aux environs de 750 000 euros par an, soit le salaire de Sylvain Chavanel (Quick Step), Français le mieux payé du peloton. Après son Tour de force, Voeckler va aussi pouvoir revoir à la hausse ses tarifs de participation aux critériums d’après Grande Boucle. Thomas débutera sa tournée ce mardi à Lisieux. Où sa prime est désormais négociée dans la fourchette haute, entre 8000 et 10 000 euros. « Un coureur du Tour, ce n’est jamais moins de 1500-2000 mais pas plus de 10 000 », confirme Bernard Aubril, maire de la ville et président du Vélo Club Lexovien qui organise ce critérium.

1000 alertes de citations TV et radio par jour

L’exposition de Voeckler et sa notoriété ont également servi celles d’Europcar. Le groupe a comptabilisé 1000 alertes de citations TV et radio par jour lors des exploits de Thomas. « Nous n’avons pas encore les chiffres définitifs, indique Rafael Girona, le directeur du sponsoring chez Europcar. J’étais en Espagne le weekend dernier et on ne parlait que du Team Europcar, en France on ne parle que de nous et c’est le cas partout dans le monde donc les retombées sont énormes ! » L’objectif, augmenter le taux de pénétration et susciter de la notoriété spontanée (les marques présentes dans le peloton du Tour dépassent en général les 66% dans cette catégorie), est atteint. « Peu de gens savent que l’on est leader français et européen sur notre marché, explique Girona. Le cyclisme était le vecteur de communication qu’il nous fallait. »

En Allemagne, les chiffres confirment déjà que l’écart de notoriété avec le rival Sixt s’est réduit. La chose devrait se reproduire en France où le public cite plus spontanément Avis ou Hertz. Logique, donc, de voir le groupe envisager de prolonger sa présence dans le cyclisme au-delà des trois années initiales. « L’investissement se situe entre 4 et 6 millions d’euros pour être le sponsor titre, précise Girona. C’est très raisonnable. » Grâce au Tour, le groupe en sait désormais plus sur son avenir. Son actionnaire principal, Eurazeo (85% du capital), n’a plus l’intention de vendre à court terme. Un « Ti-Blan » tout jaune est passé par là.