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Genevois : « On travaille bien avec l’UCI »

Bruno Genevois, patron de l'AFLD

Bruno Genevois, patron de l'AFLD - -

Dans un entretien RMC SPORT, le patron de l’AFLD juge positive la collaboration avec l’instance internationale, 72h après le coup d’envoi de la 98e édition du Tour de France. Il déclare vouloir pousser encore plus loin le partage des informations, notamment sur le passeport biologique.

Bruno Genevois, êtes-vous satisfait de votre collaboration avec l’UCI après ce premier week-end ?

Les échos recueillis sont positifs. Les premiers jours se passent bien. Le dispositif qui associe l’UCI et l’AFLD fonctionne pour que les informations dont dispose chaque institution soient mis en commun afin de donner un maximum d’efficacité aux contrôles antidopage.

Regrettez-vous que l’UCI ne partage pas les informations tirées des tests menés 48h avant le Tour dans le cadre du passeport biologique ?

Un des thèmes de réflexion dans le cadre de nos discussions avec l’UCI porte sur un échange durable sur les données du passeport biologique. Ce qui est important, et ce qui s’est réalisé, c’est qu’avant même le départ du Tour, l’UCI nous a communiqué des informations sur la localisation de coureurs de haut niveau de son groupe cible qui s’entraînaient sur le territoire français, ce qui nous a permis de pratiquer des contrôles inopinés. C’est la voie de l’avenir, l’AMA nous y encourage.

Approuvez-vous l’opération coup de poing menée par les gendarmes de l’OCLAESP sur l’équipe Quick Step la veille du départ ?

Il appartient à la Gendarmerie nationale de déployer ses moyens d’investigation compte tenu des informations dont elle dispose, et le fait qu’elle les mette en œuvre me parait une bonne chose. Le fait qu’elle n’ait rien trouvé peut être interprété comme montrant l’efficacité de la lutte. La dissuasion joue pleinement.

L’AFLD s’attend-elle à voir utiliser de nouveaux produits cette année sur le Tour ?

On entend fréquemment que les agences et les laboratoires seraient en retard par rapport aux pratiques dopantes. Des avancées significatives semblent se dessiner en ce qui concerne la détection des transfusions sanguines homologues. Des progrès pourraient à brève échéance se manifester, mais il faut rester prudent.

Vous avez eu un différend avec l’organisateur du Tour portant sur le règlement de la lutte antidopage…

Les frais de contrôles sont traditionnellement à la charge de l’organisateur d’une compétition internationale. Le point de désaccord avec ASO portait sur un certain nombre de contrôles effectués avant le départ de l’épreuve. Mais même s’il y a eu discussion, il fallait que les contrôles puissent intervenir, quand bien même la charge financière serait supportée par l’AFLD. Nous avons trouvé un accord dans les jours précédent le départ de l’épreuve.

Avez-vous été surpris par les sifflets du public contre Alberto Contador ?

J’ai trouvé légitime le souci des organisateurs de voir le cas de Contador être réglé avant le départ, mais le temps judiciaire n’est pas le temps médiatique. On peut le regretter, ça peut susciter de la part du public des réactions diverses, mais j’espère que le sportif l’emportera. Aussi longtemps que le coureur n’a pas été condamné, il est innocent. Il a parfaitement le droit de courir. On verra bien ce qu’il en est au vu du jugement rendu par le TAS (en août).