Greipel, la loi du plus fort

André Greipel - -
André Greipel résiste à tout. Aux chutes, au vent, aux bordures… et même aux bosses ! Au cours d’une 13e étape au scénario insipide jusqu’à la dernière heure de course, l’Allemand a signé sa 3e victoire d’étape sur cette édition 2012. Un succès plus que jamais décroché en costaud. Car si l’encéphalogramme du parcours entre Saint-Paul-Trois-Châteaux et le Cap d’Agde est resté désespérément plat pendant 194km, la course s’est emballée dans la montée du Mont Saint-Clair. Classée en 3e catégorie, la difficulté n’a en rien bouleversé le classement général, malgré une petite tentative de Cadel Evans (BMC), mais a en revanche sacrément écrémé le peloton. Avec une pente moyenne de 10,2% sur 1,2km, exit par exemple Mark Cavendish, prétendant légitime à la victoire d’étape.
C’est donc avec Peter Sagan (Liquigas) et Edvald Boasson Hagen (Sky) que Greipel s’est expliqué, devançant d’une demi-roue le porteur du maillot vert. « Je suis très heureux de cette victoire, a-t-il déclaré au micro de France 2. C’était une fois de plus un travail d’équipe. J’ai pu m’accrocher pour arriver dans cette dernière ligne droite. » Un succès du « Gorille de Rostock » au Gap d’Agde qui s’ajoute à ceux de Rouen et Saint-Quentin (4e et 5e étapes). Soit 3 succès sur cette Grande Boucle, à égalité avec son dauphin du jour.
Plus fort que Cavendish ?
Ce triplé inédit pour un Allemand sur le Tour depuis Erik Zabel en 2001 pose donc une question : et si Greipel était meilleur que Mark Cavendish ? Une interrogation incongrue au départ de Liège il y a deux semaines, mais qui est devenue légitime au fur et à mesure que le coureur de l’équipe Lotto-Belisol levait les bras sur la ligne d’arrivée. Avec 21 victoires au total en juillet sur les routes de l’Hexagone contre seulement 4 à Greipel, Mark Cavendish (27 ans) reste toutefois encore loin devant son rival.
Pour Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport, le « Cav » reste d’ailleurs bel et bien le patron et ne doit son nombre de succès sur l’édition 2012 (un seul, lors de la 2e étape) qu’à des circonstances de course. « En général, je ne suis pas tendre avec le ‘Bad boy’, mais je pense qu’il a des circonstances atténuantes, indique Guimard. Il ne faut pas oublier qu’il a été victime d’une grosse chute avant l’arrivée à Rouen (4e étape). Il n’a pas les équipiers à sa disposition depuis le départ. Il ne faut pas remettre en cause les capacités de Cavendish, il n’est pas dans les mêmes circonstances que les années précédentes. Trois victoires à une, c’est un peu logique au vu des circonstances. » Trentenaire dans deux jours, Greipel espère sans doute profiter encore pendant au moins une semaine de la petite forme de son ancien coéquipier et éternel rival.