Guimard : «Péraud, le coup de trop»

Après une 13e étape remportée en costaud par Greg Van Avermaet (BMC), Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport, revient sur le cauchemar de Jean-Christophe Péraud (AG2R), qui a lourdement chuté. Il aborde également la malchance relative de Peter Sagan (Tinkof-Saxo), et la déception de Cyril Gautier (Europcar), qui a entrevu la victoire.

Sur Cyril Gautier, échappé et repris dans le final

« Sa déception est logique. Quand on fait un grand ‘’footing’’ pendant des heures, on espère toujours. Se faire rejoindre dans le final, on sait que c’est la règle du jeu, mais quand on est dans l’échappée, on espère toujours qu’un petit événement fasse que le peloton ne va pas revenir. On espère que le grand matou ne prenne pas la petite souris. Cela arrive de temps en temps, mais c’est relativement rare. On y croit, mais quand vous voyez passer les fusées à côté de vous à 300 mètres de l’arrivée, alors que vous êtes à 12 km/h et qu’ils sont à 25, dans la tête, le choc est brutal. »

Sur Peter Sagan, encore deuxième de l’étape

« Ces adversaires ne s’en plaignent pas. Il lui manque un petit quelque chose. Sur son premier Tour, tout rigolait. Cette année tout rigole aussi, car il porte le Maillot Vert, mais moins. Après, tout est relatif. Six podiums depuis le départ du Tour, sa 15e deuxième place, ça fait quand même un beau palmarès. On ne va quand même pas pleurer pour lui. »

Sur Jean-Christophe Péraud

« Quand on voit les images après sa chute, dans l’état où il se situe, il reste une petite semaine et demi de compétition, il est hors du coup pour le général, usé jusqu’à la corde, dans la tête, ce n’est pas le grand bonheur. Il est maintenant blessé dans ses chairs. Il faudra attendre demain matin. Il s’est battu pour finir, non pas dans le peloton mais pour finir pour regagner le peloton. Il ne voulait rien lâcher. Je pense que dans sa tête, il espérait passer les Alpes mieux que les Pyrénées.

Je pense qu’il voulait revenir à son meilleur niveau, non pas au classement général, car la cabane est sur le chien sur ce plan-là, mais pourquoi pas se battre pour aller chercher une victoire d’étape. Cette chute, ça va peut-être le coup de trop. Se pose la question de continuer dans les conditions qui sont les siennes sur le plan physiques, de la fatigue, et sur le plan psychologique, ou d’aller chez lui, se soigner, et se reconstruire pour essayer de faire une bonne saison. Je crois que maintenant il n’a plus rien à espérer de ce Tour. »