RMC Sport

Impérial Nibali

Nouvelle démonstration de Nibali

Nouvelle démonstration de Nibali - -

Après les Vosges et les Alpes, Vincenzo Nibali s’est offert avec brio un 3e massif montagneux, en s’imposant en solo au sommet d’Hautacam dans les Pyrénées. Une victoire nette et sans bavure, qui assoit son sacre imminent.

La petite histoire du Tour retiendra que c’est à 8 km du sommet que Vincenzo Nibali a enfin grimacé. Oh ! Pas grand-chose, un simple rictus d’effort furtif qui l’aura humanisé quelques instants. Avant de retrouver son masque aux contours impassibles, comme insensible ou hermétique à la douleur. Car ce jeudi dans la montée d’Hautacam, le Requin de Messine a écrasé la concurrence de main de maitre. Avec une facilité, une fréquence de pédalage et une attitude (mains en bas du guidon) parfois déconcertantes.

« Sans faire offense aux deux favoris absents (Froome et Contador, ndlr), souligne Romain Bardet, réduit au rang de simple spectateur, il est au moins aussi fort qu’eux. Quand il a attaqué, on s’est regardé et on s’est dit qu’il n’était pas possible de suivre. Il y a Nibali devant et une seconde course entre les autres. » Pas faux, d’autant que Nibali compte à trois jours de l’arrivée de Paris 7’10 d’avance sur Thibaut Pinot, son nouveau dauphin. Un gouffre que l’on n’avait plus observé sur la Grande Boucle depuis 1997.

Qui c'est le patron ?

L’Italien avait coché cette étape reine : il a attaqué quand il l’a souhaité, a pris le large sans sourciller et s’est imposé détaché, sans coup férir. La marque des grands. Et de quatre étapes dans la besace déjà bien garnie de l’Italien, dont la particularité sur cette édition aura été de réaliser le rare et bluffant triplé Vosges (10e étape, La Planche des Belles Filles) - Alpes (13e étape, Chamrousse) - Pyrénées (18e étape, Hautacam). En pur grimpeur. En nouveau big boss.

« Je me sentais très bien aujourd’hui. J’ai essayé de prendre la course à mon compte. J’avais le souvenir de derniers kilomètres plus durs », a confié Nibali à l’arrivée. « On voulait gagner cette étape pour montrer qui est le patron. », précisait de son côté Alexandre Vinokourov, le manager d’Astana. « C’est une victoire logique, conclut Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Il a su déjouer avec intelligence tous les pièges de Tour. Pour finir en beauté. On a un très beau vainqueur. »

L’égal d’Anquetil, Merckx et Hinault

Ce soir, la chambre d’hôtel de l’Italien offre une vue imprenable sur les Champs-Elysées. Avec accès direct à la grande Histoire du Tour de France puisque Nibali est sur le point de réaliser le Grand Chelem sur les Grands Tours (Vuelta 2010-Giro 2013-Tour 2014), que seules cinq légendes du cyclisme sont parvenues à réaliser avant lui. A savoir Gimondi, Anquetil, Hinault, Merckx et Contador. Plus fort que les gloires italiennes Coppi, Bartali, Bottecchia ou Pantani, c’est donc Nibali ! Mine de rien, ça vous situe un bonhomme.

G.Mathieu.