Kern et Roux, maillots jaunes de la désobéissance

Anthony Roux devant Michael Morkov et Christophe Kern - -
Il ne faisait pas un temps à sortir du peloton, ce lundi. Au regard du profil de l’étape, beaucoup d’équipes avaient demandé à leurs coureurs de se préserver en vue d’une arrivée promise aux sprinteurs. « Ce matin au briefing, les coureurs avaient pour consigne de pas aller dans les échappées puisqu’on savait qu’elles seraient condamnées », a expliqué Thierry Bricaud, directeur sportif de la FDJ. Pourtant, au kilomètre 22, l’un de ses poulains, Anthony Roux s’est affranchi de cette recommandation pour se faire la malle avant d’être rejoint par Christophe Kern (Europcar) et Michael Morkov (Saxo Bank-Tinkof), porteur du maillot à pois. Pour une bonne raison. Touché au poignet gauche après une chute dimanche, le natif de Verdun a préféré se ménager aux avant-postes.
« Je me suis dit que j’allais moins galérer et que j’allais pouvoir choisir mes trajectoires, a-t-il expliqué à l’arrivée. J’étais mieux devant. » A la peine dans l’ascension de la côte de la citadelle de Namur, le coureur de 25 ans, élu combatif du jour, a finalement pris goût à l’échappée en tentant sa carte personnelle pendant 16 kilomètres. Avant de se faire reprendre à 14 kilomètres de l’arrivée. « Je ne comptais pas partir dans une telle échappée mais la donne a changé hier avec le poignet. Je peux me sentir heureux d’être toujours sur le Tour de France, se soulage-t-il. J’espère que je vais vite me rétablir et faire des échappées qui vont me permettre de faire des résultats. »
Kern fête les joies de la paternité
Christophe Kern (31 ans) avait, lui, un clin d’œil à passer. Papa depuis vendredi dernier, le Strasbourgeois est sur son petit nuage après avoir effectué l’aller-retour la veille du départ du Tour de France pour assister à la naissance de son fils, Tom. « Sa femme et son gamin rentraient à la maison aujourd’hui, il avait envie de montrer que tout allait bien, a déclaré Dominique Arnould, directeur sportif d’Europcar. Ce n’était pas prévu qu’il sorte mais on ne va pas non plus brider les coureurs. Même si d’entrée de jeu, on savait qu’il y avait neuf chances sur dix que l’arrivée se joue au sprint. » Pendant toute la journée, le champion de France du contre-la-montre 2011 a assuré les relais avec Anthony Roux alors que Morkov s’est rapidement éteint.
L’occasion de retrouver de la confiance après avoir mis prématurément un terme à sa dernière saison au soir de la 5e étape du dernier Tour de France en raison d’une tendinite à un genou. « Pour le moral, c’est une bonne chance de faire une journée à l’avant sur le Tour de France. L’année dernière, après mon abandon, j’ai galéré pour revenir, rappelle l’équipier de Thomas Voeckler. J’espère que je verrais les Champs-Elysées cette année. »