L’« affaire » Roy-Moncoutié

Le coureur de la Cofidis est à l'origine de la polémique du jour sur le Tour - -
C’est la petite affaire qui monte, qui monte… Et qui symbolise à la perfection les dissensions qui peuvent exister entre les différentes équipes françaises engagées sur le Tour. Rappel des faits : nous sommes à 25km de l’arrivée à Lourdes. Thor Hushovd rejoint David Moncoutié (Cofidis), seul coureur à poursuivre Jérémy Roy (FDJ), alors seul en tête. Après avoir refusé à plusieurs reprises de prendre le relais -par incapacité ou par choix- Moncoutié finit par passer devant le Norvégien à 3km de l’arrivée. Dans la foulée, le champion du monde place une accélération fatale aux deux Français. Alors, stratégie (perdante) de Moncoutié pour tenter de remporter l’étape, ou manœuvre délibérée à l’encontre du nouveau maillot à pois ?
« Si la victoire d’étape était le but absolu de l’équipe Cofidis, la méthode adoptée n’a pas été la bonne, insiste Cyrille Guimard, consultant pour RMC Sport. En prenant le relais, David Moncoutié a définitivement enterré les chances d’un sacre français. Car l’exploit était possible, uniquement en restant dans la roue d’ Hushovd, ce qui l’aurait obligé d’aller chercher seul la tête de la course. »
De toute évidence, il est fort probable qu’une certaine réticence envers un succès d’une équipe française concurrente ait eu lieu, mais « cela ne servirait aucun intérêt », poursuit Guimard. Et d’ajouter : « Quand un Français gagne, ce n’est pas mauvais pour les autres, au contraire ». De son côté, Marc Madiot, le manager de la Française des Jeux, se montrait très remonté contre David Moncoutié, dont il n’a volontairement pas cité le nom. La seule chance « qu’avait le coureur avec Hushovd de gagner, c’était de ne pas rouler. » Ce qu’il n’a pas fait. Encore fallait-il que les jambes de Jérémy Roy soient capables de rivaliser avec celles d’un rouleau-compresseur norvégien lancé à ses trousses. Même seul…