L’Alpe d’Huez en dessert

Les favoris vont jouer la victoire finale sur les pentes de l'Alpe d'Huez - -
Ses 21 lacets ont bâti son mythe. Ses histoires également. Comme lorsque Bernard Hinault craque complètement en 1984 et laisse filer le Colombien Luis Herrera vers la victoire et surtout la fusée Fignon revenir sur lui. Comme lorsque ce même blaireau, unique vainqueur français, franchit la ligne victorieux deux ans plus tard, main dans la main avec son coéquipier de l’époque et alors maillot jaune Greg LeMond. L’Alpe d’Huez culmine à 1850m et fait désormais partie des cols qui ont fait l’histoire du Tour de France. « Il y a deux étapes importantes aux yeux des coureurs, décrypte Raymond Poulidor. Les Champs-Elysées et l’Alpe d’Huez. On dit d’un coureur qu’il est ‘‘le vainqueur de l’Alpe d’Huez’’. Ça marque. »
Pour la 27e fois, une arrivée du Tour va être jugée au sommet de « l’Alpe ». Depuis Fausto Coppi premier vainqueur en 1952, les noms prestigieux se sont succédé au palmarès. Joop Zoetemelk, Bernard Hinault, Lance Armstrong ou encore Marco Pantani. Quant à Fränk Schleck, vainqueur en 2006, il est le seul coureur engagé dans cette Grande Boucle à avoir levé les bras au terme de l’ascension. « Celui qui s’impose ici a habituellement de grandes chances de ramener le maillot jaune à Paris », continue Poulidor. Depuis 2001 et un succès de Lance Armstrong, la théorie de « Poupou » s’est avérée juste trois fois sur cinq avec deux succès du Texan (2001 et 2004) et de Carlos Sastre (2006).
L’Alpe d’Huez, ce sont également ses caravanes et ses milliers de spectateurs qui attendent pour certains depuis plusieurs semaines pour retrouver l’emplacement qu’ils ont toujours occupé. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la file des camping-cars s’étendait d’ailleurs entre le Galibier et l’Alpe d’Huez. Pas certain que les retardataires trouvent une place sur le bord de la route. Cette année, ils seront là pour soutenir le maillot jaune Thomas Voeckler et pourquoi pas pour rêver de voir le coureur d’Europcar tenir tête aux favoris. « On ne sait jamais où peut aller Thomas, prévient son directeur sportif Dominique Arnoult. Il est capable de réaliser cet exploit. » Une performance qui ajouterait une ligne supplémentaire à la gloire de ces pentes.