Les forçats de la route ont-ils déjà la tête aux JO ?

Samuel Sanchez - -
Six jours. Seulement six jours séparent l’arrivée du Tour de France et le départ de la course en ligne des Jeux Olympiques de Londres. Champions olympiques en titre respectivement de l’épreuve en ligne et du contre-la-montre, Samuel Sanchez et Fabian Cancellara disputent actuellement la Grande Boucle. Mais sur les routes de France, ce ne sont pas les seuls à avoir l’esprit parfois ailleurs car le sujet des JO monopolise une grande partie du peloton.
Mark Cavendish, champion du monde en titre, s’interroge même sur sa participation à la dernière semaine du Tour. « Mark dit qu’il veut terminer la Grande Boucle mais s’il peut remporter les JO, il verra au jour le jour lors de la dernière semaine. Il y a donc une chance qu’il abandonne avant la fin de la compétition », explique le coach de l’équipe britannique, Rod Ellingworth, sur le site du Guardian. Isabelle Gautheron, la DTN du vélo français, souligne l’engouement des Anglo-saxons pour cette épreuve, « Certains pays en font une véritable culture, notamment les Anglais, les Américains et les Australiens. »
Si certains sont obnubilés par Londres, d’autres ne se projettent pas tout de suite sur la grand-messe quadriennale. « Je suis à fond dans le Tour. J'aurai du temps à la fin du Tour pour me plonger dans les Jeux et préparer cette échéance importante », explique Jean-Christophe Péraud (sélectionné pour le VTT et le contre-la-montre). Et de préciser : « Des bons JO passeront par un bon Tour de France. C'est maintenant qu'il faut que je fasse des efforts et que j'essaie de progresser sur le Tour en vue des JO. » Principale chance française dans le contre-la-montre, Sylvain Chavanel préfère lui aussi rester focalisé sur le Tour. « Pour le moment, on est au Tour de France », mais se réjouit de la proximité des deux épreuves, « Dans la foulée, ce ne sera pas difficile de rester concentré. »
Les Mondiaux ont la cote
Si la médaille d’or en fait rêver plus d’un, la plupart des coureurs estiment que les Championnats du monde aux Pays-Bas (15-23 septembre) restent prioritaires. Selon Isabelle Gautheron, « les Mondiaux et le maillot arc-en-ciel ont beaucoup plus de valeur. L’objectif des coureurs en début de saison, ce ne sont pas les JO, c’est bien les Championnats du monde. Le champion olympique reste quatre ans champion, mais on en profite un an et après on oublie un peu. »
Finalement, c’est l’Espagnol Samuel Sanchez, médaillé d’or à Pékin, qui a l’avis le plus tranché sur la question : « Le titre olympique est la plus grande récompense qu’un sportif peut gagner, mais pour un cycliste sur route, cela reste le Tour de France. » Comme, quoi le maillot jaune fait toujours rêver. Bien plus qu’une tunique irisée ou frappée des anneaux olympiques.