
Majka, victoires en rafales

Rafal Majka - -
Un seul être vous manque… et des ailes vous poussent. Numéro trois dans la hiérarchie de l’équipe Tinkoff-Saxo derrière Alberto Contador et Roman Kreuziger, le jeune Polonais de 24 ans devait doubler Giro et Vuelta, et laisser filer le Tour. Mais le passeport biologique du coureur tchèque présentait des anomalies sanguines en 2011 et 2012 et une procédure disciplinaire a été ouverte à son encontre. Lieutenant désigné d’Alberto Contador pour la Grande Boucle, son équipe a décidé de ne pas l’aligner au départ de Leeds. Appelé de dernière minute, Majka est rapatrié sur la Grande Boucle afin de jouer le coéquipier de luxe d'Alberto Contador en montagne.
Deux semaines plus tard, le champion espagnol a abandonné et voilà Majka avec deux victoires au compteur. « Ce n’est peut-être pas la dernière sur ce Tour », avait-il annoncé après la première. Impossible pourtant d’envisager la moindre attaque avant l’abandon du Pistolero, moins encore dans les ascensions où son leader était censé construire son hypothétique victoire. Mais le maillot à pois n’a plus personne à servir maintenant. Sixième du dernier Giro très montagneux, ce grimpeur confirmé a le droit de se montrer. «Cette victoire, elle est pour Alberto Contador », avouait-il déjà après son premier succès.
Une patience récompensée
A l’arrivée au Pla d’Adet, le Polonais tombe dans les bras d’Oleg Tinkoff, le magnat russe propriétaire de cette équipe. Comme si son patron, orphelin de Contador, avait trouvé son nouveau poulain. « Je suis très heureux pour mon équipe qui a travaillé pour moi et aussi des points gagnés au maillot à pois, confie Rafal Majka à l’arrivée. Je suis resté tranquille avec mes bonnes jambes puis j’ai attaqué en solitaire à 3 kilomètres de l’arrivée car je savais que j’en avais les capacités. »
Majka avait déjà essayé une première fois lors de la 13ème étape. En vain. Nibali s’envolait et ne lui laissait aucune chance. Mais le Polonais retentait sa chance le lendemain au sein d’une échappée. Et parvenait à résister au Maillot jaune, qu’il devançait 24’’ sur la ligne d’arrivée. Rebelote aujourd’hui. Au sein d’une échappée de 22 coureurs, il se retrouve dans un groupe de poursuivants avant la montée finale. Majka ne panique pas. Puis remonte un à un chaque coureur jusqu’au dernier d’entre eux, l’Italien Visconti, qu’il dépose à son tour. Et de trois victoires pour Tinkoff-Saxo, après le succès de Michael Rogers dans l’étape d’hier à Bagnères-de-Luchon. La pression, Majka et son équipe ne connaissent plus.