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Moncoutié, l’échappé surprise

David Moncoutié

David Moncoutié - -

Présent dans l’échappée du jour pourtant promise aux sprinteurs, David Moncoutié a surpris le peloton. Si sa tentative est restée vaine, le grimpeur de la Cofidis a une nouvelle fois démontré qu’il était un coureur définitivement singulier.

Malgré ses 37 ans, David Moncoutié possède toujours une âme d’enfant. Un petit côté taquin qui le fait apprécier plus que quiconque les petites surprises. Et des surprises, le coureur de Cofidis a décidé d’en réserver plusieurs cette saison. Le voir au départ du Tour, alors qu’il avait juré qu’on ne l’y reverrait plus, en constituait déjà une. Alors, lorsque Radio Tour a annoncé que le dossard n°88, celui du Moncoutié, figurait dans l’échappée du jour, certains ont cru à une blague. Mais non, « Moncoucou » était bien présent dans le bon coup, en compagnie d’Anthony Delaplace (Saur-Sojasun) et de Yukiya Arashiro (Europcar). Un petit coup de tonnerre, tant les routes entre Abbeville et Rouen sont loin d’être le terrain de jeu favori du grimpeur français. Et tant il aime se caler tranquillement en queue de peloton.

« Que fait Moncoutié à l’avant aujourd’hui ? Comment a-t-il fait pour doubler 180 coureurs », s’est même interrogé, un brin chambreur, Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. « Je me suis dit qu’aujourd’hui, on annonçait de l’orage et que ça pouvait désorganiser les équipes de sprinteurs, explique l’intéressé au micro de France 2. Au lieu de traîner derrière, j’ai préféré tenter le coup. Je n’ai jamais fait ça dans le Tour, donc pourquoi pas ? J’ai essayé d’être offensif, c’est un coup de panache. » Une petite escapade que le peloton a stoppée à 7,6km de l’arrivée, mais qui entretient encore un peu plus la « légende » du natif de Provins, qui a grappillé au passage quelques points pour le classement de la montagne.

Plus à l’aise sur la Vuelta

Double vainqueur d’étape sur la Grande Boucle, à Figeac en 2004 et Digne-les-Bains en 2005, Moncoutié a pourtant toujours entretenu une relation particulière avec la grand-messe de juillet. Souvent décevant malgré un réel potentiel pour figurer en bonne place au classement général, le Tricolore s’épanouit plus sur les routes espagnoles. Avec 4 victoires d’étapes et 4 maillots de meilleur grimpeur consécutifs (un record), il a même fait de la Vuelta son terrain de prédilection.

Alors, pour ce qui constitue (vraiment ?) son dernier Tour, Moncoutié veut avant tout prendre du plaisir. « Avec David, chaque année, c’est le dernier Tour, s’amuse Stéphane Augé, son directeur sportif. Mais depuis le début de l’année, il prend beaucoup de plaisir sur le vélo, c’est important. Dans les autres courses, il a fait des échappées de ce style. Il est content d’être sur le Tour. Dans la mesure du possible, il va aider Rein (Taaramae, le leader de Cofidis, ndlr) dans les étapes de montagne un peu dures. Aujourd’hui, il s’amuse. » Et ça se voit…

Alexandre Alain avec Georges Quirino