Nacer Bouhanni au tapis

Bouhanni après sa chute à Marseille. - -
Son orgueil de champion n’aura pas suffi. Largué par le peloton peu après le départ d’Aix-en-Provence, Nacer Bouhanni a serré les dents durant de longues bornes. Une bonne soixantaine, seul dans sa galère, avant de se rendre à l’évidence. Vidé de ses forces en raison d’une vilaine gastro chopée en Corse et amoindri par la violente chute (qui a également contraint à l’abandon Van den Broeck, Kessiakof et Bouet) survenue à Marseille, le sprinteur de la FDJ.fr doit abdiquer. Un vrai coup de massue pour sa première attendue sur la Grande Boucle.
« Nacer est malheureux, il n’a plus de forces, a mal au dos, explique Franck Pineau, directeur sportif à la FDJ.fr. Rien ne va. Sur le Tour, quand t’es largué, seul, il se passe beaucoup de choses dans la tête… Mais Nasser voulait continuer. Il s’était même renseigné sur les délais. Il a énormément de volonté et de courage. Mais c’était mission impossible. » La voiture balai aux trousses, Bouhanni sentait parfaitement le souffle de l’abandon dans son dos. Et ne pouvait faire autrement que de mettre pied à terre à 90,5 km de l’arrivée à Montpellier.
Remember Paris-Nice
« Quand on observe aujourd'hui la souffrance de Nacer Bouhanni alliée à son abnégation et ténacité, on comprend pourquoi c'est un champion », s’est empressé de twitter Fred Grappe, le préparateur physique de la formation tricolore. « Souvenez-vous, en mars dernier sur Paris-Nice…Le chemin de la victoire reviendra vite ! », a twitté de son côté le service communication de l’équipe française. Comme pour mieux rappeler l’étoffe du champion qu’il est, lui, l’immense promesse français au royaume des fusées mondiales, au même titre d’ailleurs qu’Arnaud Démare et Bryan Coquard. »
En tout cas, cet abandon est tout sauf une surprise. Ce jeudi matin, rien n’augurait en effet de bon pour Nacer Bouhanni. Après avoir mal dormi, puis avoir été réveillé plus tôt que prévu en raison d’un contrôle antidopage inopiné, le vainqueur de l’étape de Cérilly, lors du dernier Paris-Nice, avait la tête des (très) mauvais jours. Son manager, Marc Madiot, ne s’en cachait d’ailleurs pas. Les premiers kilomètres seront cruciaux pour juger de l’état de forme de son sprinter. La suite, on la connait.