Pereiro : « Alberto a retrouvé le moral »

Vainqueur du Tour de France en 2006, Oscar Pereiro, désormais footballeur en troisième division espagnol, s’est livré sur l’état de forme d’Alberto Contador aux côtés de qui il a couru en 2010 chez Astana.

Oscar Pereiro, vous avez terminé votre carrière dans la formation Astana aux côtés d’Alberto Contador. Comment le sentez-vous lors du Tour de France ?

Alberto n’est pas à 100% et n’a pas les mêmes jambes qu’en 2007 et en 2009 quand il a gagné le Tour de France. Je pense qu’il n’était pas content de la situation dans le Pyrénées. Sa tête voulait attaquer mais les jambes ne suivaient pas. D’ici la fin du Tour de France, il sera toujours à l’attaque. Plus pour se rassurer personnellement que pour remporter la victoire finale.

Il est passé à l’attaque ce mardi. Il semble aller mieux, non ?

C’est un peu mieux. Il a fait le Tour d’Italie à bloc sans savoir s’il ferait le Tour de France. Il s’est préparé à 100% pour le Giro. Il a fait beaucoup de récupération ces derniers mois. Il n’était pas en grande forme dans les Pyrénées. Mais il va atteindre son deuxième pic de forme. Pour moi, il sera meilleur dans les Alpes.

Comment le sentez-vous ?

La journée d’aujourd’hui va lui faire beaucoup de bien dans la tête. Mais on sent qu’il n’est pas encore à 100% dans les jambes. Cadel Evans a peut-être été plus fort que lui sur la route aujourd’hui mais le plus important pour Alberto est d’avoir retrouvé le moral.

« Voeckler, pour la France, c’est génial »

A-t-il été touché moralement par les chutes lors de la première semaine ?

Depuis le début, il me dit que ce n’est pas à cause de la chute qu’il n’est pas au mieux. Il n’est juste pas à 100% et n’a pas la même forme que l’année passée. Comme il a perdu une minute lors du premier jour, Cadel Evans est le favori. En tout cas, quand la presse spéculait sur un possible abandon, il m’a toujours dit « je ne veux pas rentrer à la maison, je veux rejoindre Paris ». Il reste ici pour gagner le Tour de France. Il va tout faire pour mais s’il termine deuxième ou troisième, il sera content d’avoir tout donné.

Qui est son principal adversaire ? Thomas Voeckler peut-il le surprendre ?

Thomas Voeckler est une surprise pour moi. C’est un coureur fait la course en attaquant toujours. Il a été impressionnant dans les Pyrénées. Mais les montées dans les Alpes sont plus longues et font plus mal aux jambes. Il a encore des chances de rester sur le podium. Mais pour la victoire finale, Cadel Evans est très fort.

Thomas Voeckler peut-il gagner le Tour à votre manière, c'est-à-dire sans être favori ?

Il est dans une situation similaire. Ce n’est pas le grand favori mais il a la possibilité de gagner le Tour de France. Ça fait combien d’années qu’un Français n’a pas gagné le Tour de France ? 26 ans ? Pour le cyclisme et pour le France, c’est génial. Quand je regarde les journaux, je vois tout le monde crier « Voeckler, Voeckler ».