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Peter Sagan, re-bonjour tristesse

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Favori de la 7e étape, Peter Sagan a été battu sur le fil par l’Italien Matteo Trentin. Une nouvelle place d’honneur pour le puncheur slovaque, qui tourne autour de la victoire depuis le début de ce Tour (2 fois 2e, 3 fois 4e, 1 fois 5e).

Il fallait voir sa trombine sur le podium protocolaire au moment d’endosser un nouveau Maillot vert. Une sale tête des mauvais jours, mine renfrognée et bouquet lancé rageusement dans le public. Des signes qui ne trompent pas et qui valent bien plus qu’un long discours qui dégouline la frustration et la déception. « Aujourd’hui, c’était écrit pour un rouleur-sprinteur comme Sagan », confirme d’ailleurs Nicolas Roche, fidèle lieutenant d’Alberto Contador chez Tinkoff-Saxo.

Depuis la présentation du tracé de ce 101e Tour de France en octobre dernier, Peter Sagan avait biffé sur sa feuille de route cette 7e étape entre Epernay et Nancy. Pas de quoi faire frissonner d’excitation et d’envie la grande majorité du peloton. Mais pour un membre de la caste des puncheurs-sprinteurs comme le Slovaque, le final pimenté de deux côtés de 4e catégorie (moyenne de 5 et 7,9%) semblait idéal. Comme taillé sur mesure pour ses qualités explosives qui font grimper les watts comme le cardio en flèche.

« Mon jour va arriver »

Comme prévu, le double vainqueur du classement par points a donc bien attaqué dans la côte de Boufflers, dernière difficulté du jour, flanqué de Greg Van Avermaet (BMC). Pied au plancher, en route vers son cinquième bouquet sur la Grande Boucle (3 en 2012, 1 l’an passé), pensait-on. « J'ai essayé d'attaquer dans la dernière côte mais en me retournant, j'ai vu que le groupe revenait sur moi », explique l’ex-roi du VTT. Peine perdue, donc. Mais après avoir vendangé sa première balle de match, Sagan se voyait offrir une seconde chance dans les derniers hectomètres de l’étape. Cette fois-ci, c’était sans compter sur Matteo Trentin, qui lui grillait la politesse sur le fil. Et pour un boyau. Quand ça veut pas…

« J'ai fait de mon mieux et j'étais tout près de gagner, mais ça n'a pas marché, constate, dépité, le fantasque grand espoir du cyclisme mondial (il n’a que 24 ans). Quand je gagne, les gens se plaignent que je gagne facilement et maintenant, on trouve cela étrange que je ne gagne pas. La réalité, c'est que ce n'est pas facile de gagner. Mais je suis toujours là. Et c'est encore une bonne journée pour la consolidation du maillot vert. Il manque juste le bonus. Après tout, il reste encore beaucoup de route sur ce Tour, et mon jour va arriver. Enfin, j'espère. »

G.Mathieu.