Prudhomme : « Voeckler est un exemple »

Christian Prudhomme, directeur du Tour de France depuis 2005, revient sur l’engouement que provoque le maillot jaune Thomas Voeckler dans cette édition 2011.

Christian Prudhomme, avec Thomas Voeckler maillot jaune, ressentez-vous une différence avec les éditions précédentes du Tour de France ?

Pendant la partie fictive qui précède le départ de l’étape, j’ai dû entendre 600 fois "Thomas ! Thomas !". Donc il est évident qu’on le ressent, d’une part au bord de la route, et d’autre part avec les audiences de télévision qui deviennent insensées (6 millions de téléspectateurs et 49,1% de part d'audience pour la 14e étape samedi, ndlr). Cela peut s’expliquer par sa personnalité. C’est quelqu’un de très attachant, courageux, qui va au bout de ses possibilités. Il est aussi présent quand il le faut, car sans lui, il n’y aurait pas eu d’équipe Europcar. En un mot, il fait un très beau maillot jaune.

L’organisateur que vous êtes est-il satisfait de ce Tour de France ?

Il y a du suspense à huit jours de l’arrivée, il y en a même bien plus que l’on pouvait l’imaginer. Les médias assuraient un duel Andy Schleck-Alberto Contador. Ce n’est plus un duel, il y a aussi Fränk Schleck, Cadel Evans, Ivan Basso et celui que personne n’attendait, Thomas Voeckler, qui a dû apparaitre comme une énigme pour ses adversaires dans la montée du Plateau de Beille samedi. Car les leaders s’imaginaient qu’ils pourraient l’éliminer facilement. Ce ne sera pas le cas.

Est-ce une belle promotion pour le cyclisme ?

Quel que soit le sport, le champion fascinera toujours. Thomas Voeckler n’est pas seulement un champion, c’est un exemple. On ne peut pas avoir meilleure promotion ! C’est le héros du Tour de France 2011. S’il pouvait l’être un peu plus, ce serait formidable !