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Rolland, la jeunesse au pouvoir

Pierre Rolland

Pierre Rolland - -

Un an après sa victoire à l'Alpe d'Huez, le coureur Europcar a remporté la 11e étape du Tour de France, ce jeudi à la Toussuire. Désormais 9e du général et 1er Français, le meilleur jeune 2011 s’affirme comme un vrai patron.

Thomas Voeckler lui avait montré la voie. Pierre Rolland n’a pas déçu ce jeudi sur l’étape reine de la Grande Boucle 2012, reliant Albertville à La Toussuire (148km). Entre les Français et la montagne, c’est décidément une véritable histoire d’amour. Après le succès héroïque de Thibaut Pinot à Porrentruy, celui symbolique de Thomas Voeckler à Bellegarde-sur-Valserine, Pierre Rolland prend le relais. Et en patron, s’il vous plaît ! Comme son coéquipier la veille, le meilleur jeune de l'édition 2011 voulait prendre une double revanche après l’enquête préliminaire ouverte contre son équipe juste avant le Grand départ de Liège, mais aussi après cette foutue première semaine marquée par une lourde chute…

Révélé au grand public l’année dernière lors de sa victoire mémorable à l’Alpe d’Huez, l’Orléanais prouve qu’il est bien le nouveau roi (français) des Alpes. « Cela fait six mois que je rêvais de cette étape, a-t-il confié après son grand numéro. Les Alpes, c'est ma montagne ! J'avais en tête cette étape depuis la présentation du Tour. » Après avoir mené un groupe de 25 échappés dans l’ascension du Col de la Madeleine (hors-catégorie), le protégé de Jean-René Bernaudeau a profité du formidable travail de sape de son coéquipier, Christophe Kern, pour dissiper l’échappée au sommet du Col de la Croix de la Fer (également hors-catégorie).

Victime d’une chute dans la descente du Col du Mollard, le Français aurait pu voir ses rêves de victoire s’envoler. Que nenni ! Ce succès, il le voulait tellement ! Au point de revenir dans un premier temps sur ses compagnons d’échappée, avant de gravir seul les dix derniers kilomètres de l’ultime ascension vers la Toussuire. « Il y avait deux-trois trous mais je suis resté lucide, raconte-t-il. Je me suis dit : « Je ne vais pas m'arrêter à ça ». J'ai juste pensé à ma maman, en espérant qu'elle ne regarde pas ! J'ai vu que ce n'était pas grand-chose, que mon vélo n'avait rien, que c'étaient seulement des écorchures. »

Rolland, à 11 points du Maillot à pois

Touché aux côtes après sa lourde chute sur la 6e étape, le coureur d’Europcar prend sur lui et serre les dents à chaque départ d’étape. Des douleurs récurrentes qui ont contraint le natif de Gien à revoir ses objectifs à la baisse. Dommage. Avec 8’31’’ de retard sur Bradley Wiggins, Pierre Rolland a peut-être fait une croix sur le maillot jaune, mais pas sur celui à pois rouges. Présent dans l’échappée du jour, le grimpeur tricolore en a profité pour se relancer dans la course au maillot de meilleur grimpeur. Avec 55 points empochés ce jeudi en haut des cols savoyards, le Tricolore se replace à la 2e place de ce classement distinctif, à seulement 11 petits points du Suédois Fredrik Kessiakoff (Astana).

Meilleur espoir la saison dernière, Pierre Rolland cèderait volontiers sa tunique cette année à l’un de ses compatriotes. A commencer par Thibaut Pinot, véritable révélation de cette Grand Boucle 2012. Le vainqueur de la 8e étape s’est arraché à l’arrivée pour devancer Froome, Wiggins ou encore Nibali, et offrir un doublé retentissant au public français. « Aujourd’hui ce n’est pas seulement Pierre Rolland qui s’impose. Il y a aussi ce jeune de 22 ans, Thibaut Pinot, assure Cyrille Guimard, membre de la Dream Team de RMC Sport. C’est un grand jour pour les Français aujourd’hui. On peut dire cocorico, jouer la Marseillaise et l’apprécier… ». Une Marseillaise, qu’ils comptent bien encore entonner jusqu’à Paris…