Roy, la tête et les jambes

Jérémy Roy - -
Jérémy Roy a droit à un accueil de première classe ce jeudi matin sur le podium de Dinan, à l’occasion de la cérémonie des signatures qui précède le départ. La célèbre voix du Tour annonce l’arrivée du coureur de la FDJ et rappelle son palmarès : « Premier de sa promotion en génie mécanique ! » Daniel Mangeas aurait pu ajouter un Tro Bro Leon (2010) ou encore un GP de la Marseillaise glané en début de saison. Il a préféré pointer du doigt la particularité de ce coureur à la tête bien faite.
L’intéressé refuse de tirer la couverture à lui. Comme de faire de son histoire un cas à part. « Je ne suis pas le seul, glissait-il en toute modestie lors du stage d’avant Tour. Il y en a d’autres qui ont poursuivi des études : Peraud, Mombaerts… » Pur produit de la Française des Jeux, il a bénéficié de la bourse de la FDJ pour concilier études et vélo. Avec une insolente réussite. « Je suis un produit marketing estampillé FDJ », sourit-il. C’est d’ailleurs lui qui a pris le micro lors de la présentation de l’équipe en janvier dernier pour représenter les coureurs. Quoi de plus naturel pour celui qui est aussi le délégué du personnel de l’équipe ?
Madiot : « Il s’impose naturellement »
Jérémy Roy s’intéresse à tout. A son site internet qu’il a confectionné du début à la fin, à ses résultats en cryothérapie, aux nouvelles technologies, au jardinage, à la cuisine. « C’est un garçon extrêmement intelligent qui a fait de brillantes études, abonde Marc Madiot, son directeur sportif, au sujet de celui que la formation Sky a contacté il y a deux ans. Il s’implique dans sa vie de coureur cycliste, dans la vie d’entreprise et dans l’image de son sport. Il s’impose naturellement. Il parle beaucoup au briefing et les autres l’écoutent. »
Après avoir connu un début de saison en fanfare, le coureur de 28 ans a dû s’arrêter. La faute à une vilaine toxoplasmose qu’il a trainée deux mois. Depuis ce début de Tour de France, on a vu que lui. Echappé samedi, mardi et mercredi, il cumule 361km aux avant-postes. Pas de réussite pour l’instant, mais il ne perd pas espoir. « Je cours au feeling, je ne calcule pas, confie-t-il. C’est au moment où je le sens et « tac », je tente de sortir ! C’est mon tempérament d’aller de l’avant et de tenter des trucs. J’espère être devant les prochains jours, mais ce n’est pas moi qui décide. Ce sont les jambes, le peloton et les opportunités. »