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Rui Costa, la victoire du soufre

Rui Costa a remporté sa première étape sur le Tour de France

Rui Costa a remporté sa première étape sur le Tour de France - -

Si le Portugais Rui Costa a remporté à Super Besse sa première victoire d'étape sur la Grande Boucle, résistant au retour des favoris, sa performance ne fait pas l'unanimité au sein du peloton. Entre mauvais comportement et suspension pour dopage, le coureur de l'équipe Movistar possède un lourd passé.

Rui Alberto Faria Da Costa (Movistar) est un homme au caractère bien trempé. Le Portugais de 24 ans l’avait prouvé l’an passé lors du Tour de France, n’hésitant pas à en venir aux mains avec l’Espagnol Carlos Barredo lors de l’arrivée de la sixième étape à Gueugnon. Si la vidéo des deux hommes se battant à coups de poings et de roues de vélo avait fait le tour du monde, le coureur de l’équipe Movistar s’est fait un nom sur la Grande Boucle de manière beaucoup plus glorieuse ce samedi. Parti dès les premiers kilomètres avec huit autres coureurs, dont les Français Riblon (AG2R La Mondiale), El Farès (Cofidis) et Gautier (Europcar), le vainqueur des Quatre Jours de Dunkerque 2009 a lâché un à un ses compagnons d’échappée. Et résisté, malgré un fort vent de face, au retour du peloton des principaux favoris pour s’imposer en solitaire à Super Besse. « C’est un rêve qui devient réalité, avouait-il à l’arrivée. Je ne peux pas croire que j’ai gagné une étape sur le Tour (…) J’ai vu que Vinokourov revenait derrière et je savais que cela serait difficile. Mais j’ai pris l’énergie presque de nulle part pour gagner. »

Leblanc : « Quand même surprenant… »

Mais cette victoire conquise avec panache ne cache pas les interrogations des autres membres du peloton à l’encontre du deuxième du Tour de l’Avenir 2007. Contrôlé positif à la methylhexanamine en compagnie de son frère Mario, lors du championnat du Portugal 2010, Rui Costa a purgé une suspension de cinq mois, qui a pris fin en début de saison. Maxime Bouet (AG2R La Mondiale) ne dissimulait d’ailleurs pas son scepticisme sur la ligne d’arrivée. « Je sais qu’il est connu pour avoir eu des petits ennuis dans le passé, a déclaré le Français. S’il est là, c’est que Movistar lui fait confiance. Mais moi, je le dirai toute ma carrière, je serais presque pour une suspension à vie dès qu’un coureur a été positif une fois. Mais c’est comme ça. » Une incrédulité partagée par Luc Leblanc, consultant pour RMC Sport : « Il a fait une longue échappée, il a résisté aux attaques des grands favoris et au vent. C’est quand même surprenant… » Et comme la grande histoire du Tour de France est parfois faite de cruels clins d’œil, c’est également à Super Besse que Riccardo Ricco, toujours empêtré dans de sordides affaires de dopage, avait remporté sa première étape sur la Grande Boucle en 2008.

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Hushovd tient à son bien

Une étape, deux surprises. Si la victoire de Rui Costa (Movistar) a fait sensation, l’autre surprise de cette huitième étape entre Aigurande et Super Besse est le nom du Maillot Jaune.  Porteur de la tunique de leader depuis le contre-la-montre par équipes lors de la deuxième étape, Thor Hushovd (Garmin-Cervélo) semblait lui-même s’être fait à l’idée de perdre son maillot lors de cette première étape de montagne. « Cette arrivée n’est pas pour moi, avouait-il vendredi à l’issue de la septième étape. La montée vers Super Besse est trop difficile. Je sais donc que ce sera compliqué de conserver ma tunique.»  Malgré tout, lors de la cérémonie protocolaire, c’est encore une fois le Norvégien qui a enfilé le maillot tant convoité. « Je me suis surpris moi-même », a-t-il concédé à l’arrivée. Car pourtant la bagarre a bien eu lieu, initiée notamment par Alexandre Vinoukourov (Astana). Mais le Norvégien s’est accroché et a réussi à terminer à la 16e place, dans le groupe des favoris. « Maintenant, tout est possible », avouait-t-il. Vu le courage et la volonté affichés par le champion du monde 2010, ce scénario pourrait bien durer jusqu’au pied des Pyrénées.