Tony Gallopin, dernier de cordée

Tony Gallopin - -
Le papa regarde fièrement le rejeton sortir de son bus et enfourcher son vélo. A 23 ans, Tony Gallopin dispute cette année son premier Tour de France au sein de l’équipe Cofidis. Ses parents sont venus l’encourager le temps d’un week-end. « Il a été très content d’être contacté par Cofidis car il a toujours eu l’impression de marcher par piston, souligne son père Joël. Il est rentré par la pédale. » Si le paternel insiste sur le piston, c’est tout simplement parce que Tony est le dernier de la lignée Gallopin. Son père et ses deux oncles ont pratiqué le vélo à un très bon niveau. Quant au tonton Alain, ancien kiné de Laurent Fignon et aujourd’hui directeur sportif chez RadioShack, il a œuvré par le passé aux côtés de Jan Ullrich, Andy Schleck, Alberto Contador ou encore Lance Armstrong.
Alors pas trop de pression pour le petit Tony ? Lui hausse les épaules. La tête bien à sa place, il se sert des méthodes « à l’ancienne » d’Alain tout en y ajoutant une dose de nouvelles technologies. « Il me donne des conseils psychologiques et notamment comment gérer la course sans s’affoler ou encore des conseils sur la récupération », explique le coureur. Attention à ne pas prendre la place du staff en place. Protégé par Didier Rous et Eric Boyer, Tony Gallopin fait la part des choses. Chacun à sa place. Dans les rangs de la formation française, on refuse d’ailleurs de céder à l’emballement : « Il ne faut pas précipiter les choses. On a toujours tendance à trop en demander trop tôt. Nous sommes là pour le rassurer et l’aider à se forger un mental », avance Didier Rous.
Il salue le tonton tous les matins
Mais quand les choses tournent mal, l’oncle n’est jamais bien loin. C’est ainsi à l’abri de la voiture RadioShack que le dossard 156 a remonté le peloton après sa chute de vendredi. C’est également vers cette voiture qu’il se dirige tous les matins pour saluer le tonton. « C’est le minium à faire », sourit-il. « Il viendra toujours vers moi pour me demander des conseils », reprend Alain qui refuse de céder à l’emballement face aux louanges. « Il est avant tout là pour apprendre, mais Il faut rester calme et serein et le laisser profiter de ce premier Tour. » Un premier Tour qu’il a bien failli ne jamais disputer. « En 2001, je me souviens qu’il avait eu du mal à terminer une course en minimes, conclut le père Joël. Dix ans après, je pourrais dire qu’on est rêveur. C’est exceptionnel. »