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Tour de France : des Français si près mais encore si loin

Christophe Riblon

Christophe Riblon - -

La 16e étape du Tour de France a longtemps semblé promise à un Français. Mais c’est finalement le Portugais Rui Costa qui l’a emporté, laissant, une fois encore, le camp tricolore fanny.

1926. 1999. Et maintenant 2013 ? Jamais deux sans trois, dit-on. Mais ce 3e acte, le cyclisme français s’en passerait volontiers. Surtout l’année du centenaire du Tour de France. Ce mardi, la 16e étape de la Grande Boucle a encore accouché d’un zéro pointé des Français. On a longtemps cru pourtant à un cocorico sur la ligne d’arrivée, à Gap. Christophe Riblon, Jérôme Coppel et Arnold Jeannesson étaient là aux avant-postes, dans l’emballage final. Mais le dernier mot, c’est le Portugais Rui Costa qui l’a eu. « Il n’y a pas eu photo, commente Riblon. Il était le plus fort. Je n’ai pas pu y aller quand il a attaqué. Il n’y a pas de regrets. Je fais 2e derrière. J’ai fait le maximum. »

Le coureur de la Movistar a bandé le muscle à 18 kilomètres de l’arrivée, déposant littéralement sur place Jérôme Coppel, à l’attaque quelques instants auparavant. Soit quelques minutes à peine après que la paire Blel Kadri-Jean-Marc Marino, sortie à 35 bornes du final, ne soit rattrapée par le groupe de tête. « On a essayé de faire le maximum pour aller chercher la gagne. On s’est mis en position pour gagner. Ça ne l’a pas fait. C’est le vélo, tente de relativiser Kadri. Il faut un vainqueur et des perdants. »

Pour Cyrille Guimard, consultant cyclisme de RMC Sport, le succès de Rui Costa est tout sauf illogique. « C’est rageant pour les Français mais ils sont tombés sur Rui Costa, explique-t-il. C’est un coureur qui devrait être aujourd’hui dans les cinq premiers au classement général. Ce n’est pas un inconnu. Il a déjà remporté une étape du Tour de France par le passé et cette année le Tour de Suisse. Les Français se sont bien battus. Mais Voeckler n’est pas redevenu le grand Voeckler sur ce Tour. »

Guimard : « Ce ne sera pas pour demain »

Le coureur d’Europcar, qui affirmait lundi « avoir l’impression de stigmatiser le manque de résultat concret » des troupes bleues, s’est accroché lorsque le groupe de tête s’est désuni. Mais il n’a pas pu se hisser aux places d’honneur et à la belle brochette tricolore au classement de l’étape (Riblon 2e, Jeannesson 3e, Coppel 4e), qui sonnerait presque comme un maigre lot de consolation. « On a essayé. On était encore beaucoup de Français à l’avant, défend Jérôme Coppel. On est trois dans les cinq premiers. Il ne manque que la première place. On fait de notre mieux. Pour l’instant, ça ne sourit pas mais ça va finir par sourire. »

Quand ? A en croire Guimard, les lendemains qui chantent ne sont pas prévus pour tout de suite. « Les Français n’ont toujours pas gagné et ce ne sera pas pour demain, avance l’ancien directeur sportif de Cofidis. Lors du contre-la-montre, il y aura une explication entre Froome, Tony Martin, peut-être Rui Costa, qui a remporté le contre-la-montre sur le Tour de Suisse, et Contador. Ça se complique pour les Français. »

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A.D avec G.Q