Tour de France: dopage, champagne et autres astuces

En 1906, on se rendait aux étapes du Tour de France... en vélo pour voir les coureurs, qui avaient déjà leur recettes de grand-mère. - -
Chaque année c’est la même rengaine. Le Tour de France et le cyclisme riment avec le dopage. Avérées ou non, les révélations en début de semaine sur l’ancienne star tricolore Laurent Jalabert n’arrangent rien, lui qui, comme de nombreux autres, avait longtemps nié.
Mais cette assimilation agace. Voire énerve. "Le jour où tout le monde aura les mêmes contrôles que les coureurs, on pourra parler. Mais pour l’instant, on ferme sa g…., s’est même emporté l’ancienne gloire Bernard Hinault. Il faut qu’on arrête de toujours critiqué le cyclisme "
Champagne, vin rouge...
D’autant plus que les substances prises par les premiers participants font parties de la légende de ce sport et notamment du Tour de France. Parce que les "remontants" utilisés ont longtemps prêté à sourire avant de se médicaliser à outrance et jusqu'à ce que l’on découvre la sophistication du réseau Puerto, récemment jugé à Madrid.
Le blog du journaliste, mort en 2011, Jean-Paul Brouchon et repris par depuis par Bertrand Duboux et Jacques Audrenge, "Tout ce que vous voulez savoir sur les courses cyclistes", compte quelques anecdotes savoureuses. Ainsi cette histoire du Tour de France 1903 où les coureurs avaient l’habitude de se refaire la cerise à base de champagne, de vin rouge ou d’alcool de menthe. La suite est encore meilleure puisque l’auteur explique que les participants consommaient un vin dit "Mariani", du nom d’un pharmacien corse qui associait au breuvage… de la cocaïne.
Poulets, steacks, omelettes et bananes...
Et ce n’est pas peu dire que cette première édition de 1903 a révélé des secrets cocasses. Au terme de six étapes passées par Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Paris, c’est Maurice Garin qui inscrit le premier son nom au palmarès. Et ce n’est pas peu dire que le bonhomme avait une sacrée façon de fêter la fin de la course.
Le blog "Tout ce que vous voulez savoir sur les courses cyclistes" donne ainsi dans le détail le contenu de ses victuailles d’après effort: deux poulets, quatre steacks, une omelette de dix œufs et douze bananes. Le tout pour un gabarit d’1m69 et de 61 kilos dont la facilité à engloutir la nourriture devrait être aussi célèbre que ses compétences à avaler les kilomètres.
Si ces deux histoires relativisent les conseils actuels d’une préparation optimale et d’une diététique réglée comme une horloge suisse, elles permettent aussi de comprendre pourquoi ce sport a fait, et continue de faire rêver des centaines de milliers de personnes. De comprendre aussi pourquoi près de 12 millions de personnes se sont amassées sur le bord des routes en 2012 pour acclamer les coureurs.
Une glace au sommet
Et si la 100e édition du Tour de France passera deux fois par l’Alpe-d’Huez, elle ne franchira pas le mythique Galibier. Dommage, les favoris annoncés Chris Froome et Alberto Contador, voire un Français échappé comme Thomas Voeckler ou Pierre Rolland auraient pu, comme un clin d’œil à l’histoire, imiter leur aîné espagnol Federico Bahamontes.
En 1954, jugeant son avance confortable, mais n’ayant pas l’ambition de remporter la course, le coureur avait pris le temps de déguster une glace et d’attendre ses collègues du peloton avant d’entamer la descente. Une grande bouffée d'air frais.