Tour de France: la dernière provocation de Rasmussen

Michael Rasmussen - AFP
Sa découverte du dopage
« J’ai commencé à me doper en 1998, à 24 ans. A cette période, le scandale Festina ne nous a pas dissuadés, il nous a même encouragés à nous doper ! Auparavant, nous étions dans le flou. Avec cette affaire, nous savions qu’il fallait en passer par là (…) Mes parents étaient au courant depuis le début. Ils me disaient de faire attention à ma santé. Nous abordions peu le sujet. Ma femme savait aussi. Elle venait du VTT, elle comprenait comment fonctionne le sport. Mes amis ne m’ont jamais posé la question du dopage directement, parce qu’ils ne voulaient pas m’obliger à mentir. Eux aussi étaient cyclistes pour la plupart. Ils étaient sans illusions. »
Ses performances de dopé
« La souffrance est la même. Mais tu peux te faire mal pendant plus longtemps, en course comme à l’entraînement. Au lieu de durer cinq heures, mes séances en faisaient sept. Le dopage procure évidemment un avantage quand tu reçois une poche de sang frais pendant le Tour. Mais je n’étais pas le seul à faire ça. En 2005, 25 ou 30 coureurs étaient au même régime. »
Son tour de force sur le Tour 2007
« Le jour de ma victoire à l’Aubisque (lors de la 16e étape du Tour de France 2007, ndlr), dans l’hélicoptère qui me ramenait dans la vallée, j’ai songé pour la première fois à l’argent : « Ok, maintenant, je peux m’acheter une Ferrari. Je la mérite » (…) J’ai revu cette étape plein de fois. Un des plus beaux souvenirs de ma carrière (…) Alberto Contador était à mes côtés, Cadel Evans pas loin derrière. Si les gens sont choqués par ma performance, ils devraient aussi l’être par celle des autres, non ? »
Son absence de regret
« J’ai beaucoup de regrets, mais pas celui de m’être dopé. L’histoire montre que le dopage était la règle à haut niveau (…) Le dopage ne fait pas partie du passé. Tant que certains produits restent indétectables, je serais très surpris que personne ne les prenne. »
Son état de santé
« Je suis toujours en forme. La seule séquelle que mon garde du vélo, ce sont les fractures consécutives à des chutes. Je ne pense pas avoir mis ma santé en jeu. Mes produits étaient strictement destinés à la performance (…) J’ai usé du dopage, mais je n’en ai pas abusé. C’est la dose qui fait le poison. On peut mourir si l’on consomme trop d’aspirine. »